Le cadeau des gendarmes à une jeune fille atteinte de trisomie
REIMS (51). Jeune fille atteinte de trisomie 21, Florette a une passion : la gendarmerie. Un beau cadeau l’attendait pour son anniversaire, avec la visite surprise d’une unité.
Elle s’en souviendra longtemps, de son dix-huitième anniversaire. Jamais elle n’avait pu rencontrer des gendarmes aussi longtemps, découvrir leur unité, leur matériel, une visite rien que pour elle. « C’est la première fois que je suis avec des gendarmes comme ça », se réjouit Florette. Sourire ému de son père. « Jusqu’à présent, son seul contact datait d’un voyage en Sardaigne. Nous étions passés à côté d’une gendarmette à moto. Ma fille la fixait, sans rien dire. J’ai compris. J’ai demandé à la gendarmette s’il était possible de photographier Florette avec elle. Elle a accepté. »
Devenir gendarme elle aussi ? Florette sait bien que ce n’est pas possible. Scolarisée au lycée Yser, dans une unité pédagogique d’intégration, la jeune fille atteinte de trisomie 21 prépare un CAP vente et commerce. Avec l’aide de l’association « Trisomie 21 Marne », ses parents ne comptent pas leur temps pour s’occuper d’elle, entre les séances d’orthophonie et les soins de kinésithérapie. « Cette passion pour les gendarmes lui est venue d’un coup, vers 11-12 ans », indique son père, Alain Copinet. « Elle regarde toutes les émissions consacrées à la gendarmerie, mais aussi à la police et aux pompiers. En voiture, elle s’amuse à noter les numéros d’immatriculation, surveille les automobilistes qui commettent des infractions. » Sa chambre est au diapason, avec des posters plein les murs et « tout l’attirail du gendarme » dans ses tiroirs, « jusqu’aux menottes en plastique ».
Alors, pour marquer les 18 ans de sa fille, Alain Copinet a eu une idée. « Mon fils a un copain dont le père est gendarme. On lui a demandé s’il était possible d’organiser une visite. » L’adjudant-chef en a parlé à sa hiérarchie. Feu vert accordé.
Des cadeaux plein la musette
Quand Florette est montée avec son père, « pour une surprise », elle ne s’attendait pas à voir l’auto familiale s’arrêter sur le parking du peloton autoroutier de Tinqueux, les motos sorties exprès pour elle. « Wouah ! Elles sont trop belles ! »
Pendant une bonne heure, Florette a visité les locaux, s’est fait présenter le matériel, l’organisation du travail. Elle a pu s’asseoir dans la Renault Laguna RS sport de la brigade rapide d’intervention capable d’afficher 260 km/h au compteur, et s’est même essayée au contrôle de vitesse avec les jumelles à visée laser. En prime, pendant sa présence, le retour d’une patrouille escortant un motard intercepté sur l’autoroute avec une plaque non fixée et le pot d’échappement trop bruyant.
« Il va aller en prison ?
– Oh, je ne pense pas. Une amende devrait suffire. »
Florette est repartie du peloton autoroutier avec des souvenirs plein la tête, des cadeaux plein la musette : stylos, porte-clefs, réglettes, porte-crayons et un poster des motocyclistes de la gendarmerie. Ça tombe bien, elle avait encore « une place de libre » sur les murs de sa chambre.