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Le - Verdun-sur-Garonne. Le dispositif communal de crise a montré toute son efficacité

Verdun-sur-Garonne. Le dispositif communal de crise a montré toute son efficacité

le niveau d’eau a approché les 6 mètres, il fallait être réactif pour éviter le pire

Verdun-sur-Garonne. Le dispositif communal de crise a montré toute son efficacitéSi la crue de Garonne du 25 janvier 2014, avec un niveau à 6 mètres à Verdun, est désormais inscrite crue historique, comme celles de juin 2000 et de 1876, elle restera dans les annales aussi pour une première: la mise en place du dispositif communal de crise.

En amont du travail direct sur le terrain, les décisions stratégiques étaient prises intra-muros en mairie, avec coordination du maire Denis Roger et de la directrice générale des services, Maryse Prat. De l’avis général, l’opération fut efficace.

Première initiative le vendredi soir.à 21 heures, le maire mobilise le personnel communal: «Vendredi soir, à l’annonce de la crue, même sans en connaître l’importance, j’ai voulu que l’on prévienne chaque riverain tôt dans la soirée plutôt que les réveiller en pleine nuit et leur faire peur. Ils ont eu tout leur temps pour prendre leurs dispositions sans s’affoler.» Les secrétaires de mairie alertent par téléphone les 140 foyers riverains pendant que les services techniques municipaux et la police communautaire font du porte à porte aux maisons de la rive droite et de la rive gauche, avec, à l’appui, les annonces par haut-parleur. Des balisages routiers sont installés.

Le samedi matin.dès 7 heures, le maire déclenche la cellule de crise. Son bureau est le point centralisateur des informations et des décisions. Il mobilise ses adjoints, les services administratifs et techniques, la police communautaire, le service communication. Il réquisitionne la maison de retraite pour l’accueil en cas d’évacuation. Le préfet Jean-Louis Géraud et le président du conseil général Jean-Michel Baylet lui donnent pouvoir de superviser les interventions des sapeurs-pompiers, de la gendarmerie et de la Croix-Rouge. Les missions sont attribuées à chaque service en fonction de ses compétences; le maire et la directrice générale des services en sont les coordinateurs. Les secrétaires proposent par téléphone leur évacuation aux riverains. Trois binômes de sapeurs-pompiers, sauveteurs à vue de surface, équipés de combinaison et de gilet, atteignent les maisons isolées par l’inondation qui n’ont pas été joignables. Ils sauvent un jeune homme de Bessens à vélo, en état de choc, encerclé par les eaux, au lieu dit «Magasin».

Les gendarmes régulent la circulation et surveillent les maisons inoccupées. La police communautaire intervient rive droite pour aider les pompiers de Grisolles à se repérer. Les services techniques portent assistance aux résidents et installent les déviations routières.

à 16 heures, en mairie, tour de table avec le préfet, rejoint par les autorités départementales gendarmerie-pompiers. La DGS installe la permanence mairie pour la nuit et le dimanche. Seule une famille nombreuse est évacuée vers Dieupentale. Beaucoup de riverains ont trouvé refuge chez des proches.

Le dimanche. La décrue est amorcée. La cellule de crise est toujours opérationnelle. La permanence mairie aussi.

Le lundi. La coordination continue. Les pompiers de Verdun et les agents des services techniques municipaux portent assistance aux sinistrés pour le nettoyage et la réparation des dégâts: douze maisons rive gauche et deux rive droite. Ils s’attaquent aussi aux bâtiments publics et à la voirie, très endommagée. Le pont est rouvert à la circulation l’après-midi. La mairie demande au conseil général la vérification de l’état de la route du pont en cas d’érosion. Les gendarmes poursuivent leur mission.

Hier, l’entreprise Méric a commencé la réfection des routes. Les services techniques et les pompiers estiment la fin de leurs interventions à jeudi. Même s’il reste des stigmates, comme les embâcles dans les champs, on s’approche de la fin d’une crue mémorable… jusqu’à la prochaine qui, de toute façon, n’aura pas la même configuration, les crues se suivent et ne se ressemblent pas.


Denis Roger: «Tout le monde a joué le jeu, nous avons fait du bon boulot»

Dix jours après ces inondations, les différentes personnalités communales qui ont dirigé la cellule de crise dressent le bilan:

Denis Roger, maire. «Tous les services de Verdun et du département ont été remarquables par leur professionnalisme, leur réactivité et leur humanité. Nous avons travaillé ensemble dans la sérénité et dans la rigueur. Tout le monde a joué le jeu. Nous avons fait du bon boulot. Les annonces de vigicrue ont été très précises. Un seul bémol: l’indiscipline de certains automobilistes qui enlèvent les panneaux d’interdiction de passage sans se soucier de leur sécurité et encore moins de celle des autres. Cette attitude est inadmissible dans un contexte de catastrophe où l’on devrait, au contraire, faire preuve de civisme et respecter les consignes de sécurité. Il faudrait sévir davantage.»

Laurent Pezou, chef du centre de secours de Verdun. «Je considère que l’on a bien maîtrisé la situation, sans stress. La cellule de crise communale a fait ses preuves. Et puis on s’est inspiré aussi de l’expérience des crues précédentes. Même s’il y a quelques petits points à améliorer, le dispositif est évolutif, j’estime que l’on n’est pas loin de la perfection.»

Christophe Conan, commandant de la brigade de gendarmerie de Verdun. «La communauté de brigades Verdun-Montech a bien fonctionné, en lien avec les autres intervenants. Montauban a mis à la disposition du maire de Verdun trois hommes du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie pour surveiller les maisons inoccupées. Il ne faut rien négliger. Le seul problème que nous avons rencontré a été d’empêcher les automobilistes de forcer l’interdiction de circuler sur le pont.»

Stéphane Cabrera, chef des services techniques municipaux. «Comme nous l’a demandé le maire, avec les policiers communautaires, nous avons fait en sorte d’être quasiment en permanence à la disposition des riverains pour leur apporter notre aide. Nous nous sommes rendus dans chaque foyer et à plusieurs reprises pour les tenir informés de l’évolution de la crue et leur apporter notre assistance. Je crois que l’on s’est bien occupé d’eux.»

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