Lourdes. Dans la confidentialité de la salle Mélanie
Les puzzles côtoient les peluches, une maison de poupée et les crayons de couleur dans une petite pièce, aux tons vert et rose, située au rez-de-chaussée de la gendarmerie deLourdes. Inaugurée mercredi dernier, la salle Mélanie est entièrement dévolue à l’écoute des enfants victimes d’agressions sexuelles et physiques. Elle porte le prénom de la première fille auditionnée selon le protocole vidéo instauré par la loi de 1998, qui permet d’éviter aux enfants de parler à plusieurs reprises des agressions. «C’est un travail inclassable de défendre les enfants. Cette salle matérialise alors la souffrance perçue par les jeunes victimes», indique le colonel Thomas Deprecq, du groupement de gendarmerie.
À hauteur de 8.000 €, cette pièce a pu voir le jour grâce au concours de l’association La Mouette, de la chef d’entreprise agenaise Muriel Boulmier qui a organisé un vide-maisons et d’une association de motards. «Habituellement, cette salle est créée grâce aux indemnités des parties civiles contre les cyberpervers. Ici, c’était urgent. Comment à Lourdes, alors que la Vierge veille, n’y a-t-il pas de salle pour nos enfants», s’étonnait Annie Gourgue, la présidente fondatrice de l’association La Mouette, devant le sous-préfet, le commandant de police et le maire de Lourdes. Afin d’auditionner les mineurs victimes d’agression sexuelle, cette salle Mélanie offre un cadre favorable, relayé par l’écoute attentive de deux enquêteurs de la brigade de recherche de Lourdes formés, l’adjudant Ingrid Perez et de l’adjudant-chef Philippe Otmats. Une caméra filme les auditions, qui sont ensuite retranscrites. «C’est un entretien plus qu’une audition», affirme Ingrid Perez. Cette salle, «phase de reconstruction», est la 10e inaugurée en France, et la 2e dans les Hautes Pyrénées. S. C.