Un ex-gendarme poursuivi pour non-assistance à personne en danger
La quinquagénaire vivait près de Calvisson. (Photo PIEYRE MICHEL)
Lundi, devant le tribunal correctionnel, ses proches ont entendu une dernière fois la voix de Bernadette Dartus, décédée le 26 avril 2007 dans l’incendie de son cabanon à Sinsans, commune de Calvisson.
L’appel à l’aide de Bernadette Dartus a été enregistré par le centre opérationnel de la gendarmerie de Nîmes. La quinquagénaire explique avoir été agressée puis enfermée dans son cabanon, qu’il y a beaucoup de fumée… Il est 3 h 08.
Au bout du fil, le gendarme de permanence a du mal à la comprendre, pense avoir affaire à un appel fantaisiste, lui demande d’appeler les pompiers. Quelques minutes plus tard, il rappelle. La ligne est occupée.
Quand les pompiers arrivent, il est trop tard.
Et pour cause, Bernadette Dartus est en discussion avec le service départemental d’incendie et de secours. Le gendarme raccroche et en reste là. Entre- temps, Daniel, le compagnon de la défunte, est arrivé de Nîmes et échoue à la sortir de là.
Poursuivi pour non-assistance à personne en danger, l’ex-gendarme, à qui il est reproché de ne pas avoir appelé les pompiers, a dû s’expliquer devant le tribunal.
« Il est dans la culpabilité »
Agé de 57 ans et après une carrière dans la gendarmerie, il est aujourd’hui à la retraite. « Depuis qu’il a quitté la gendarmerie, il est dans la culpabilité », témoigne son avocate, Me Françoise Delran, qui conteste les faits reprochés. « Pour qu’il y ait non-assistance à personne en danger, il faut un acte volontaire et être certain qu’il y a un péril imminent. Ce qui n’était pas le cas. »
La substitut du procureur a requis une peine de prison avec sursis. Pour la partie civile, Me Agnès Tourel, qui représentait le compagnon de Bernadette Dartus, a réclamé 1 € de dommages et intérêts. » Le compagnon de Mme Dartus voulait comprendre ce qui s’est passé », commente l’avocate.
Le tribunal rendra sa décision le 3 décembre.