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Doubs

400 gendarmes formés pour mieux traiter les violences conjugales

400 gendarmes du Doubs vont être à nouveau sensibilisés aux bonnes pratiques à développer face aux violences intrafamiliales, tant du point de vue de l’enquête que de l’accompagnement moral et social des victimes. « Les violences conjugales sont un contentieux complexe », rappelle la vice-procureure, Christine de Curraize.

Par Willy GRAFF – Hier à 06:00

Les représentants du parquet et de la préfecture en intervention, ce mardi à Besançon, devant une trentaine de gendarmes. Photo ER /Franck LALLEMAND

Elle en convient volontiers. « En matière de violences conjugales, on vient de loin », confie Christine de Curraize en souvenir de l’époque – pas si lointaine – où dès lors qu’une plainte de victime était retirée, les procédures étaient classées sans suite. « Ce n’est plus le cas aujourd’hui, précise la vice-procureure de Besançon, mais il y a encore beaucoup à faire. »

Accompagnée de Mélanie Geoffroy, déléguée départementale aux droits des femmes, Christine de Curraize intervenait ce mardi à une formation destinée aux gendarmes sur le thème, très actuel, des violences intrafamiliales. Répartis en plusieurs sessions, un total de 400 militaires de la compagnie de Besançon en bénéficieront. Un effort semblable est engagé côté police, sous une autre forme.

Un rôle de « relais social »

« Cette formation permet de présenter les mécanismes des violences et leurs impacts, la conduite à tenir en intervention, l’attitude à avoir pour l’accueil des victimes, afin de recueillir leur témoignage en toute confiance en audition », résume le lieutenant-colonel Stéphane Hareau. Avec un double enjeu : construire une procédure solide, tout en jouant le rôle de « relais social » pour la victime, en lien avec d’autres partenaires, comme les associations.

« Il y a souvent une urgence sociale et pour les gendarmes, il est bon de savoir qui contacter et comment faire. L’idée est de travailler ensemble, chacun avec sa posture. Il y a parfois des tensions, des avis différents, mais c’est normal. Ces formations sont justement l’occasion de lever ces problématiques », encourage Mélanie Geoffroy, en rappelant la signature collective, en 2019, d’un plan départemental contre les violences faites aux femmes.

La problématique de l’absence de témoins

« Les violences conjugales sont un contentieux complexe, car elles ont souvent lieu sans témoin. Il est nécessaire que les policiers et gendarmes aillent au-delà de la surface pour permettre, au final, une réponse pénale », souligne Christine de Curraize, venue apporter des clés juridiques et concrètes en termes d’enquête. « Avec une loi en perpétuelle évolution », glisse-t-elle.

« L’autre difficulté, c’est que les victimes ne sont pas toujours au rendez-vous à l’audition… Il y a, pour elles, de lourdes conséquences liées aux enfants, à l’argent, au phénomène de culpabilité. Il ne faut pas porter de regard moralisateur. Le gendarme est le premier interlocuteur de la victime, il doit la sécuriser », soutient la vice-procureure, qui pointe le « mécanisme d’emprise » souvent existant entre l’auteur des coups – physiques ou psychologiques – et sa victime. Même si chaque situation est différente, et réclame une attention toute particulière pour démêler dans le détail ses tenants et aboutissants.

Source : www.estrepublicain.fr

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