VOSGES : « JE SUIS ALLERGIQUE AUX GENDARMES », TROIS MOIS FERME
04/12/2015 à 05:00 , actualisé le 04/12/2015 à 00:36Vu 3417 fois
L’homme qui se présente à la barre du tribunal d’Epinal ce jeudi matin nie une grande partie des faits qui lui sont reprochés. Pourtant, ses agissements ont mobilisé un grand nombre de gendarmes le 16 novembre dernier, lorsqu’il a fallu l’interpeller alors qu’il était au volant de son véhicule.
Ce jour-là, l’affaire débute vers 14 h 30 lorsqu’un officier de la gendarmerie tente de dépasser un véhicule sur la RN57, à hauteur de Saint-Nabord. Sauf que l’individu au volant de cette voiture ne se laisse pas faire et accélère brusquement. Suite à cette manœuvre, l’officier de gendarmerie est obligé de sauter sur les freins pour éviter un poids lourd circulant devant lui.
Le conducteur roule à vive allure (environ 150 km/h), ce qui incite le gendarme à procéder à son contrôle. Le militaire met en route son gyrophare et la sirène, mais le conducteur poursuit sa route en alternant les accélérations, les gros ralentissements et il double même un véhicule par la droite. Au final, l’individu est interpellé après avoir pris la sortie de la 2×2 voies, à hauteur de Razimont. Une voiture du Psig d’Epinal s’est mise en travers de sa route, au niveau du faubourg d’Ambrail, ce qui l’a contraint à s’arrêter.
Face au juge Gautier Archambaud, le prévenu concède peu de chose. Il n’avoue qu’un excès de vitesse à 136 km/h et réfute tout le reste, en déclarant même que l’officier de gendarmerie était « un menteur ». « Je n’ai pas entendu de sirène, ni entendu de gyrophares » , ajoute-t-il avant d’affirmer qu’il était « allergique aux gendarmes ». Des dénégations qui agacent la substitut du procureur Isabelle Rameau. « Les gendarmes sont des agents assermentés qui ont autre chose à faire que d’aller mentir » , rétorque la représentante du Parquet, avant de requérir quatre mois de prison ferme et l’annulation du permis du conducteur.
Finalement, Kenan Yerli a été condamné à huit mois de prison dont cinq mois avec sursis et mise à l’épreuve. Il devra se soumettre à des soins d’ordre psychologiques et son permis est suspendu pour une durée de six mois. S. de G.