Voleur blessé par des gendarmes: une réaction « justifiée » pour le parquet
Alsace: le parquet évoque une réaction « justifiée » des gendarmes qui ont blessé par balle un voleur qui les menaçait avec une arme factice
Deux gendarmes qui ont grièvement blessé par balle, lundi près de Saverne (Bas-Rhin), un voleur qui les menaçait avec une arme factice, semblent avoir agi de manière « justifiée et proportionnée » puisqu’ils se sont sentis menacés, a indiqué mardi le parquet.
« Compte tenu des éléments en notre possession, il semble qu’effectivement les gendarmes aient réagi à une agression, pour se protéger, de manière proportionnée », a déclaré lors d’un point de presse le procureur de Saverne, Philippe Vannier, précisant que la garde à vue des deux fonctionnaires avait été levée mardi.
Sous réserve de nouveaux éléments qui seraient éventuellement apportés par l’audition du voleur présumé et de sa compagne – lesquels n’ont pas encore pu être entendus -, « on peut dire que la réaction des gendarmes a été justifiée et proportionnée », a insisté le magistrat.
La victime, un homme de 44 ans « connu pour des problèmes de circulation routière et pour des vols », a été touchée d’une balle à l’abdomen. Il se trouvait mardi dans un état jugé préoccupant à l’hôpital universitaire de Strasbourg.
« Son état est stable, mais il y a un risque de surhémorragie », selon M. Vannier. Le pronostic des médecins reste réservé, a-t-il dit.
Sa compagne de 35 ans n’a pas pu être entendue car, devant l’incohérence de ses propos, elle a été hospitalisée d’office.
Les gendarmes avaient été appelés au domicile du couple car, plus tôt, celui-ci avait refusé de payer le carburant de son scooter, pour la modique somme de 11,28 euros, et avait menacé le gérant d’une station-service avec des armes de poing – qui par la suite se sont avérées factices.
Une fois chez lui, l’homme a remarqué que deux gendarmes s’approchaient de son domicile. « Il leur a vociféré quelque chose, a porté la main à sa ceinture », a raconté le procureur. Les fonctionnaires ont crié « Gendarmerie! » et « lui ont demandé de lever les mains, mais il a sorti une arme de sa ceinture et l’a braquée contre les gendarmes ».
Après une sommation, l’homme « a continué de braquer son arme » sur eux, ainsi que sa compagne qui entre-temps était sortie elle aussi.
« Les gendarmes ont tiré, une balle a touché l’homme à l’abdomen. Il est tombé au sol et la femme a enfin obtempéré aux sommations et s’est rendue », selon M. Vannier. Au total, l’un des gendarmes a tiré six fois et son collègue deux fois.
Les armes factices utilisées par le couple de voleurs présumés étaient des « répliques très exactes » et « très ressemblantes » d’armes véritables, si bien que les deux fonctionnaires « se sont nécessairement sentis menacés », selon le magistrat.