mardi, 26 décembre 2017 15:57
Voiture de gendarmerie volée : une expertise psychiatrique pour mieux cerner le prévenu
Présenté en comparution immédiate mardi après-midi devant le tribunal du Puy-en-Velay, le voleur présumé de la voiture de gendarmerie sera finalement jugé le 25 janvier. Une expertise psychiatrique a été demandée.
Est-il pénalement responsable ? C’est la question à laquelle devra tenter de répondre l’expert qui sera chargé d’examiner cet homme de 37 ans, qui a volé une voiture de gendarmerie samedi à Bellevue-la-Montagne avant d’endommager d’autres voitures, dont ceux d’autres militaires et de policiers. Sa course folle s’était terminée sur le parking de Super U à Aiguilhe.
Une schizophrénie reconnue depuis 2007
Le prévenu, domicilié à Craponne-sur-Arzon, est déjà soigné pour schizophrénie depuis 2007. Au moment où il a volé la voiture des gendarmes qui venaient de l’arrêter suite à un comportement dangereux, il était par ailleurs fortement alcoolisé. Ajoutez à cela une prise de médicaments et de la cocaïne, et vous obtenez un cocktail détonant.
19 mentions au casier judiciaire
Le prévenu, qui a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et compte 19 mentions à son casier judiciaire dont des faits de violence, se souvient d’être monté dans la voiture puis d’avoir été arrêté. Entre les deux, c’est le trou noir. « J’ai perdu tout lien avec la réalité, je demande pardon. Je suis triste de me voir dans cette situation. J’ai eu un comportement irresponsable », a déclaré l’homme poursuivi dans une lettre lue par son avocate.
Une avocate qui a été à l’origine de la demande d’expertise psychiatrique. « Il était peut-être en pleine crise, dans un délire schizophrène quand c’est arrivé. Se pose alors la question de la responsabilité pénale », questionne Me Frédérique Medard-Grasset, favorable à un contrôle judiciaire ou une assignation à résidence, et opposée à la détention. « En prison, son état ne pourra qu’empirer. Ne sera-t-il pas plus dangereux en sortant ? Ce dont il a besoin, c’est de soins. »
D’autres affaires de violences et dégradations en cours
Pour le procureur de la République, Nicolas Rigot-Muller, la détention est la seule solution en attendant le procès. « C’est absolument nécessaire. Je constate une accélération des comportements délictuels ces dernières semaines (le prévenu est cité à comparaître en février pour des affaires de violences et dégradations, NDLR). Il s’est déjà évadé d’hôpital psychiatrique et a été condamné à quatre reprises en son absence. »
Procès le 25 janvier
La présidente du tribunal, Anne-Cécile Guignard, et ses deux assesseurs, ont renvoyé le procès au 25 janvier avec une demande d’expertise psychiatrique. Face au « risque de réitération », le prévenu est placé en détention provisoire.