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Violences urbaines à Méru : il tente d’échapper à un contrôle et menace les gendarmes

Interpellé en marge des violences urbaines qui ont agité la commune de l’Oise le 5 avril, un jeune homme âgé de 18 ans a été condamné ce mercredi à 3 mois de prison avec sursis pour des faits de rébellion et violation du couvre-feu.

 Depuis quelques jours, la tension monte dans le quartier de la Nacre à Méru dans l’Oise.
Depuis quelques jours, la tension monte dans le quartier de la Nacre à Méru dans l’Oise. LP

Par J.D. Le 8 avril 2021 à 09h14

Depuis quelques jours, la tension monte dans le quartier de la Nacre à Méru (Oise). Les gendarmes essuient des jets de pierre, des véhicules sont incendiés, une barricade a même été installée. Face à ces échauffourées, une vaste opération de contrôle est organisée dans la commune, dans la nuit de dimanche à lundi 5 avril.

Deux jours après les incidents, Nassim K., 18 ans, comparaissait devant le tribunal de Beauvais ce mercredi pour des faits d’outrage, de rébellion, de menace de mort et violation du couvre-feu. Relaxé des faits d’outrage et de menaces de mort, le jeune homme a en revanche été condamné pour rébellion et la violation du couvre-feu, à trois mois de prison avec sursis.

«Ils me donnaient des petits coups de pied, comme ça, alors que j’étais au sol»

Ce soir-là, à Méru, des voitures sont arrêtées au compte-gouttes, le temps de vérifier les attestations de déplacement. Soudain, un gendarme aperçoit un jeune homme, veste orange sur les épaules, qui sort de son véhicule et tente de prendre la fuite. Il hésite, bifurque dans une rue sur la droite, retombe nez à nez sur les forces de l’ordre. Le fuyard tente alors de franchir le grillage de la résidence avant d’être appréhendé. Il sera placé dans la foulée en garde à vue.

« Vous fumiez ou vous vous apprêtiez à fumer la chicha », précise le président à l’audience. Mais ensuite, les versions divergent. Nassim assure qu’il s’est « mangé des coups de matraque » et des « coups de pied », pendant son interpellation. Dans son pull gris, bien repassé, il mime la scène : « Ils me donnaient des petits coups de pied, comme ça, alors que j’étais au sol… »

«Je pense que la vérité est disséminée partout»

Les gendarmes, eux, font état de menaces de la part du jeune homme. « Vous auriez dit Retire ton uniforme si tu es un homme », relate le président. Des violences? Non, mais coup de bâton télescopique, « au niveau de la cuisse », au moment où Nassim était en fuite, pour réussir à le rattraper, assure un gendarme à la barre. Le médecin légiste constate « un gros hématome » sur le bras et quelques égratignures.

« Ce qui extrêmement intéressant, c’est qu’il est infichu de décrire lui-même, de façon cohérente, la manière dont il aurait été malmené par les gendarmes », déplore la procureur, Caroline Tharot, qui requiert 6 mois d’emprisonnement, dont 3 mois avec sursis. « Il ne faut pas être trop manichéen », estime son avocat, maître Maallaoui, qui lance ensuite cette phrase sibylline : « Je pense que la vérité est disséminée partout… »

Source : www.leparisien.fr

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