Violences pendant le confinement à Arradon, les deux gendarmes relaxés, l’enseignant condamné
Publié le 21 février 2022 à 18h30
En avril 2020, en plein confinement, le contrôle d’autorisation de sortie mené par des gendarmes s’est mal passé pour un enseignant, à Arradon. Ce lundi, le tribunal de Vannes, a condamné le prévenu à six mois de prison avec sursis.
En avril 2020, en plein confinement, le contrôle d’autorisation de sortie mené par deux gendarmes s’était mal passé, pour un enseignant à Arradon. Celui-ci avait décidé de les poursuivre devant le tribunal, en affirmant avoir été violenté devant ses parents âgés. Les deux jeunes représentants des forces de l’ordre avaient eux aussi porté l’affaire devant la justice, en parlant de rébellion et outrages (Le Télégramme du 11 janvier).
En expliquant que « l’interpellation des gendarmes a peut-être été musclée, mais qu’ils ont dû avoir recours à la force face à la furie de l’enseignant », la procureure avait requis la relaxe pour les deux gendarmes et dix mois de prison, dont six avec sursis, à l’encontre de l’enseignant, pour violences, outrage et rébellion.
« Je leur ai demandé d’arrêter leurs violences »
Dans le même temps, la mère âgée de l’enseignant avait témoigné, avec émotion, à la barre : « Mon fils était à terre, avec les deux gendarmes sur lui, qui lui donnait des coups de poing. Je leur ai demandé d’arrêter leurs violences. Mon fils avait du mal à respirer, ses lunettes étaient cassées. Alors qu’ils l’avaient menotté, le gendarme le frappait avec ses grosses chaussures, en donnant des coups sur la tête, plongée dans les gravillons. Sa collègue a ensuite fait la même chose ».
Ce lundi 21 février 2022, la juge a rendu sa décision en relaxant les deux gendarmes, estimant que « les militaires ont été contraints d’employer la force pour maîtriser l’interpellé, avec une réaction proportionnée ». La magistrate a condamné l’enseignant pour outrages et rébellion à six mois de prison avec sursis, à effectuer un stage de citoyenneté et à verser 2 500 € à chacun des deux gendarmes pour leur préjudice. « Il a manqué de respect aux gendarmes et ses certificats médicaux ne sont pas probants, ses hématomes correspondent au fait qu’il se débattait lors de son interpellation ». Présent à la barre pour entendre le jugement, le coupable a grommelé : « c’est scandaleux » et pourrait faire appel de cette décision.