Villeneuve-d’Ascq : armurier dans la gendarmerie, une mission pointue et très sécurisée
PUBLIÉ LE 08/05/2015
Système d’alarme, détecteur de mouvements, portes sécurisées, l’armurerie de la région de gendarmerie du Nord Pas-de-Calais est un lieu sensible et ultra-protégé. Le major Georges Lagny en détient les clés et les mystères. Rencontre avec un homme passionné par son métier.
Au sein de l’armurerie de la gendarmerie, il y a finalement très peu d’armes opérationnelles. Car elles sont justement confiées aux armuriers pour y être réparées. Une arme qui tombe, ou rendue défaillante lors d’un tir, est confiée aux mains expertes du major Georges Lagny ou du maréchal des logis Fabien Oudelet, accessoirement champion de France de tir de ball-trap. Mais leur mission ne s’arrête pas là car les deux hommes contrôlent toutes les armes des unités dépendantes de la région de gendarmerie du Nord-Pas-de-Calais. « Une semaine sur deux, nous vérifions l’état qualitatif et quantitatif des armes et des munitions pour en garantir leur bon fonctionnement. Ces contrôles s’effectuent tous les deux ans dans les unités. Nous ne rencontrons pas de gros problèmes car le matériel a été entièrement renouvelé à partir des années 2000 », insiste le major. Les gendarmes disposent de pistolet Sig Sauer, de pistolets-mitrailleurs HK UMP ou MP5. Certains gendarmes mobiles disposent de FAMAS. Les armes réformées ont été transformées en ferraille et fondues conformément aux accords de Washington. L’arme n’appartient pas au gendarme mais à l’État. Impossible de la garder comme souvenir. Toute munition tirée fait l’objet d’un compte rendu de tir. « Notre travail est aussi d’identifier les armes saisies par catégorie. Nous procédons également aux réglages. Il peut arriver que l’on change les organes de visée non réglables. C’est très strict. Quand on délivre cent munitions pour un tir, il faut nous rendre cent étuis. Pour les exercices de tir sur un sol bétonné, nous appliquons la tolérance zéro. » Les armuriers encadrent également la destruction judiciaire des armes saisies ou apportées par leurs propriétaires. Les armes sont photographiées avant et après leur neutralisation. Les numéros de série sont préalablement prélevés. Récemment, 1700 armes volontairement remises ont été détruites à Marquette sous le contrôle d’un officier de police judiciaire.