VIDÉO. Marina, femme motarde dans la gendarmerie
Chaque semaine, Ouest-France présente un métier. Ce samedi, rencontre avec une gendarme motocycliste. Adjudante à la brigade motorisée de Vire, Marina Lapeire est la seule motarde de la gendarmerie nationale en Normandie. Sa mission : la sécurité routière.
« J’ai toujours aimé la rigueur, la discipline et l’uniforme. » L’allure sportive, 42 ans, l’œil bleu pétillant, coupe blonde impeccable, Marina Lapeire est numéro 3 de la brigade motorisée de Vire (Calvados). L’escadron départemental de sécurité routière compte cinquante-six motards, dont sept à Vire. Et une seule motarde pour toute la Normandie. « J’ai l’habitude de ne travailler qu’avec des hommes. Il faut faire sa place, montrer qu’on est autant capable. La moto, elle, ne fait pas de différence », sourit-elle, en sortant une cylindrée du garage.
Entre le casque, les bottes, le blouson, le gilet pare-balles et la ceinture de port d’arme, Marina supporte une douzaine de kilos. La forme physique est essentielle. En plus du footing avec les collègues, elle pratique la moto et l’équitation, et monte aussi les chevaux de la Garde républicaine. Dans son bureau, s’affiche son palmarès personnel au saut d’obstacles.
Titulaire d’un bac pro secrétariat, elle a définitivement opté pour l’uniforme après s’être engagée dans l’armée à 18 ans, sur la base aérienne de Saint-Dizier, en Haute-Marne. Elle y restera huit ans, effectuant des missions en France et à l’étranger, souvent escortée de motards. « C’est là qu’est née ma passion pour la moto. »
« Jamais de routine »
Elle passe le concours de sous-officier et intègre l’école de Chaumont pour dix mois. Elle est affectée dans une brigade territoriale dans la Manche, puis postule pour le stage motocycliste à Fontainebleau (Seine-et-Marne), qui lui permet d’entrer dans l’unité motorisée d’Avranches (Manche). En 2014, après avoir passé l’examen d’officier de police judiciaire, elle rejoint la brigade motorisée de Vire, avec le grade d’adjudante.
Plus souvent sur la route qu’au bureau, elle sillonne le territoire, toujours en patrouille de deux motards, pour « contrôler, surveiller et prévenir » les usagers : contrôle de flux, vitesse, conduites addictives, coordination des transports, escorte de convois… « Jamais de routine », apprécie Marina.
Sur la route, la règle s’applique à tous sans distinction sociale. « On gère l’humain, on ne sait jamais comment tournera un simple contrôle. Il faut être à la fois vigilant et à l’écoute, pour toujours garder la maîtrise de la situation. La plupart du temps, même après une verbalisation, les gens nous remercient. »
Au 1er août, Marina rejoindra le peloton motorisé d’Avranches, comme adjointe cheffe d’une unité de dix-neuf motards. « Après, il me restera le concours d’officier, le plus haut grade. » Un nouveau challenge.