Vict’Aid à Libourne : un service à l’écoute de toutes les victimes
À Libourne, Vict’Aid compte une juriste et une psychologue qui tiennent des permanences. Et Marine Albiges, une référente basée au sein même de la gendarmerie.
a tenue dénote au sein de la gendarmerie. Pas de képi ni d’uniforme. Mais des cheveux détachés, un doux sourire et des oreilles grandes ouvertes.Dans son bureau installé au sein même de la compagnie du Libournais, Marine Albiges reçoit les victimes de violences conjugales et intrafamiliales. Un poste créé il y a deux ans environ. Employée de Vict’Aid et éducatrice spécialisée de formation, elle fait partie des trois professionnelles que compte ce service d’aide aux victimes à Libourne.
OCTOBRE 1983 Vict’Aid est créée à l’issue de l’assemblée générale des magistrats bordelais. Son objectif : accueillir et aider les victimes d’infractions. À l’origine, l’association ne dispose que d’un seul juriste. Au fil du temps, quelques bénévoles la rejoignent pour l’aider en Gironde.
1986 Vict’Aid intègre le réseau de l’Institut national d’aide aux victimes et de médiation (Inavem).
JUIN 2004 L’Inavem devient la Fédération des associations d’aide aux victimes.
JUIN 2006 Vict’Aid rejoint l’association Saint François-Xavier Don Bosco, bénéficiant de moyens nouveaux.
Aujourd’hui, Vict’Aid intervient gratuitement sur l’ensemble du département grâce à ses 11 permanences et ses 13 collaborateurs.
- Un suivi dans le temps
En 2013, 246 personnes, originaires des territoires de la Communauté d’agglomération du Libournais (Cali), mais aussi des Communautés de communes de Castillon-Pujols et du Pays foyen, ont été orientées vers Marine Albiges. « Parmi les victimes, il y a plus de femmes, détaille l’intervenante sociale. Mais je milite pour qu’on reconnaisse aussi les hommes victimes de violences conjugales. Ils parlent moins, car ils se sentent souvent honteux. C’est déjà très dur d’en parler quand on est une femme, ça l’est encore plus pour un homme. »
En poste à temps plein, du lundi au vendredi, Marine Albiges reçoit avant ou après le dépôt de plaintes à la gendarmerie ou dans une autre structure pour les « effrayés » de la caserne. Elle s’occupe également de personnes envoyées par des partenaires comme l’hôpital Robert-Boulin. Après une première écoute (téléphonique ou physique), elle évalue la situation, s’intéresse aux projets de la personne et oriente, si nécessaire, vers d’autres services. Toujours avec l’aval de l’intéressé(e). « On n’a pas le droit de contraindre une victime. On travaille toujours pour elle et avec elle. Si une femme ne veut pas quitter son mari violent, on l’accompagnera dans son choix pour que cela se passe le mieux possible, confie Marine Albiges. L’objectif, c’est aussi d’expliquer les différents dispositifs d’aide et d’aborder la peur des représailles, les questions pratiques souvent liées aux enfants et la question de l’argent parfois ramené au foyer exclusivement par l’homme. » Cet accompagnement ne s’arrête pas à la fin des entretiens. Un suivi est ensuite mis en place. En théorie, il est illimité même si, dans les faits, il varie généralement de deux mois à deux ans.
Aujourd’hui, Vict’Aid est bien accueillie dans les commissariats et gendarmeries.L’association permet aux forces de l’ordre de se concentrer sur le volet judiciaire, et à la victime d’être prise en charge par un intervenant social qualifié. Tout le monde y gagne.
(1) Tél. 05 56 01 28 69. Site Internet : www.victaid.fr
www.sudouest.fr
