Articles

Le - Vendée : un gendarme condamné pour ses violences sur sa fille de 8 ans

Vendée : un gendarme condamné pour ses violences sur sa fille de 8 ans

L’enquête à l’encontre de ce gendarme avait démarré suite au signalement d’une psychologue de Challans qui suivait la fillette. Il a été condamné à 8 mois de prison avec sursis.

La jeune femme a perdu ses moyens...
L’enquête à l’encontre de ce gendarme avait démarré suite au signalement d’une psychologue de Challans qui suivait la fillette(©ILLUSTRATION / PXhere)

Par Laure GentilPublié le 12 Oct 20 à 13:15  mis à jour le 13 Oct 20 à 14:39

Un gendarme de Machecoul a été condamné ce vendredi 9 octobre 2020 à huit mois de prison avec sursis simple par le tribunal correctionnel de Nantes, pour les « violences » infligées ces quatre dernières années, et jusqu’en juillet 2020, à sa fille âgée aujourd’hui de 8 ans.

Déjà condamné pour détention d’armes

L’homme de 39 ans, a également été reconnu coupable de détention d’armes sans autorisation : il conservait des pistolets de calibre 6.35 mm et une carabine 22 long rifle qu’il avait « omis » de déclarer en préfecture. Il n’a toutefois pas été interdit de port d’arme « du fait de votre profession », a justifié la présidente.

Le gendarme – actuellement en arrêt, et qui a déjà « menacé de se suicider avec son arme de service » selon son ex-compagne – a reconnu cette détention d’armes « illégale » de « très longue date » : il avait récupéré la carabine 22 long rifle « en début de carrière » quand il était affecté à Villefontaine (Isère), entre Lyon et Bourgoin-Jallieu.

Sur le plan civil, le prévenu devra verser 1.500 € de dommages et intérêts et 800 € de frais de justice à sa fille. Il devra également s’acquitter auprès du Trésor public des 127 € de frais de procédure.

Sa peine sera inscrite sur le volet du casier judiciaire accessible aux employeurs, ce qui pourrait entraîner sa révocation de la gendarmerie.

Relaxe pour les violences conjuguales

Jusqu’alors inconnu de la justice, cet ancien gendarme mobile à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) était devenu par la suite officier de police judiciaire puis maréchal des logis-chef.

« Je n’ai pas mesuré l’impact psychologique que ça a pu avoir sur ma fille, je le regrette », s’est-il excusé vendredi à la barre du tribunal correctionnel de Nantes.

L’homme a en revanche été relaxé « au bénéfice du doute » par le tribunal pour les « violences » qu’il était accusé d’avoir commises pendant quinze ans sur la mère de l’enfant, dont il est séparé depuis maintenant deux ans.

Celle-ci n’avait en effet jamais porté plainte contre lui du temps de leur vie maritale.

« C’était très compliqué, du fait de sa profession : ils [les gendarmes, ndlr] se soutiennent tous les uns les autres, je savais que je ne serais pas entendue »Son ex-compagneà la barre du tribunal correctionnel de Nantes

« C’est un microcosme particulier, très militaire : à la caserne on ne vit qu’entre gendarmes et femmes de gendarmes », avait abondé la procureure de la République. « C’est encore plus difficile qu’ailleurs de se confier. »

« Autoritaire, mais pas bête »

Une peine de seize mois de prison avec sursis probatoire était donc un « quantum assez minimal », selon elle, au vu de la « gravité » des faits et de leur « durée ».

Cela aurait contraint le gendarme à poursuivre des soins : il a reconnu à l’audience suivre contre son gré les soins psychologiques imposés par son contrôle judiciaire. Il aurait aussi dû accomplir un stage de sensibilisation aux violences conjugales.

« Ce qui est frappant, c’est de voir émerger ces deux portraits du prévenu : d’un côté il est décrit comme un excellent professionnel par ses collègues, et de l’autre, comme un homme intransigeant, violent et humiliant par son ex-compagne », Procureure de la République

Pour sa défense, ses deux avocats avaient eux mis en avant les SMS très courtois qui avaient été échangés dans le couple. « Il est autoritaire, mais il n’est pas bête : ses discussions écrites étaient toujours très lisses, mais quand on était au téléphone, c’était autre chose », avait pourtant dit son ex-compagne.

À lire aussi

Un « complot » de son ex belle-famille

Il arrivait aussi à cet amateur de jeux vidéo de « casser les jouets » de sa fille ou de lui « jeter des feuilles d’exercices à la figure » en la traitant de « nulle ». « Egoïste » et « arrogant », selon son ex-beau-père, il obligeait aussi son ex-compagne à se lever en même temps que lui quand il partait travailler à 3h du matin « pour lui faire à manger ».

Cet homme « colérique » et « insultant » avait aussi déjà « abandonné » sa compagne sur le bord de la route à plusieurs reprises, avant de revenir la chercher.

Mais, selon lui, ces accusations sont à mettre sur le compte de « représailles » de son ex-compagne, qui lui reprocherait de n’avoir jamais voulu d’un deuxième enfant.

Me Cécile de Oliveira, l’avocate de l’ex-compagne du gendarme, avait donc regretté que le prévenu soit venu à l’audience « avec un gilet pare-balles et un bouclier » virtuels.

« Il est surarmé et en mode défensif. Mais, pour avancer, il faut qu’il pose les armes et tienne un discours sincère et authentique. »Me Cécile de OliveiraAvocate de l’ex-compagne du gendarme

Une enquête ouverte grâce à une psychologue de Challans

L’enquête à son encontre avait au final été ouverte par le procureur de la République suite au signalement d’une psychologue libérale de Challans : leur fille, qui la consultait, se sentait « en insécurité » quand elle se rendait chez son père.

Elle lui avait montré un bleu dans le dos qu’elle avait attribué à un coup de ce dernier.

Cette consultation chez la psychologue s’était aussi imposée par des troubles du comportement de la fillette : elle avait recommencé à « faire caca dans sa culotte » et « tapait le chien sans raison », selon sa mère.

« Je suis méchante comme papa », justifiait alors l’enfant.

À lire aussi

GF (PressPepper)

Source : actu.fr

Be Sociable, Share!