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Le - Vannes. Chez les gendarmes, les femmes ont trouvé leur place

Vannes. Chez les gendarmes, les femmes ont trouvé leur place

Marie-Laure Saves, Camille Vigouroux, Olivia Thomas, Justine Fievet et Laurence Degermann.

Marie-Laure Saves, Camille Vigouroux, Olivia Thomas, Justine Fievet et Laurence Degermann. | OUEST-FRANCE

Journée internationale des droits des femmes. Trente-cinq ans après leur arrivée au sein de l’institution, les femmes sont, aujourd’hui, présentes dans tous les services et à tous les grades.

« Quand les femmes sont arrivées en gendarmerie, je ne veux pas dire qu’on était préposée au ménage et au café, mais pas loin… » Gendarme depuis 1987, l’adjudante cheffe Laurence Degermann, 50 ans, mesure le chemin parcouru par l’institution. À l’époque, les femmes étaient cantonnées à des postes administratifs,«dans le soutien technique et administratif» , et la formation, qui s’étalait sur 2 à 4 mois, n’était pas mixte…

Trente-cinq ans après avoir ouvert ses rangs aux personnels féminins, la gendarmerie ne fait plus de différence. «C’est bien entré dans les mœurs», affirment les premières intéressées. Elles sont 128 au sein du groupement de gendarmerie du Morbihan, soit 17% de l’effectif.

« Petit à petit, sur le fonctionnel, la place des femmes a été autorisée, admise. Et elle ne fait plus débat aujourd’hui » , se félicite le lieutenant-colonel Philippe Phavorin, commandant en second du groupement de gendarmerie du Morbihan. Les gendarmes ont la même formation, les mêmes missions, qu’ils soient des hommes ou des femmes.

«La gendarmerie est bien en phase avec les évolutions, estime la lieutenante Camille Vigouroux, 27 ans, à la tête du groupe de soutien aux ressources humaines du groupement. À l’heure où l’on parle de parité, la gendarmerie est dans le vrai»

«Etre femme gendarme, c’est bien vu»

Dans les bureaux ou sur le terrain, simple gendarme ou à un poste de commandement, les femmes doivent faire face à des problématiques différentes. Mais, leur rapport avec leurs collègues ou avec l’extérieur, est moins une histoire de sexe qu’une affaire de « personnalité », de « personne » ou de « caractère », estime Olivia Thomas.

À 28 ans, la jeune femme commande la brigade de recherches de Vannes, « neuf militaires, tous des hommes ». Et sans difficulté. « Mes militaires se sont habitués, indique Olivia Thomas. Ma cheffe (N.D.L.R. : la chef d’escadron Françoise Poulain, qui commande la compagnie de Vannes) est une femme. »

Tout grade confondu, les femmes représentent 20% des effectifs de la gendarmerie au niveau national, 8% chez les officiers. Et la profession se féminise de plus en plus. « Aujourd’hui, être une femme gendarme, c’est bien vu », assure Justine Fievet, 24 ans, sous-officier à la brigade de Vannes depuis avril 2018 (36 militaires, 12 femmes).

«Les hommes et les femmes sont complémentaires dans le métier, relèvent les femmes gendarmes. Elles apportent un autre regard, une autre sensibilité.» Qui s’avère utile, par exemple, dans les affaires de violences conjugales ou de mineurs. «Cela permet aussi de faire des choses de manière beaucoup plus facile, reprend le lieutenant-colonel Phavorin.Avant, c’est l’épouse du gendarme qui venait faire les fouilles au corps !»
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