Une journée avec les secouristes du PGHM
Montagne, Santé, Hautes-Pyrénées Publié le 05/03/2020 à 05:08, mis à jour 10:09
Le téléphone sonne au centre du peloton de gendarmerie de haute montagne de Pierrefitte-Nestalas. C’est l’adjudant Emmanuel Paddeu, le régulateur du jour, qui décroche. Son rôle : prendre en charge les alertes et déterminer quels moyens engager sur le secours, mais aussi répondre aux demandes d’information du public. Il doit localiser le plus précisément possible les victimes pour donner leurs coordonnées à l’équipe de secouristes. Pour cela, le PGHM utilise un logiciel qui permet de localiser la personne via un message.
Chaque semaine, la permanence alterne entre le PGHM et les CRS, où ils se chargent de porter secours à des personnes blessées ou perdues, ou de rechercher des personnes disparues. Lors de leur tour, trois gendarmes sont d’astreinte en plus du détachement aérien, pour partir en caravane terrestre si nécessaire.
Au total, ils sont quinze à faire partie de cette unité, avec des qualifications variées et complémentaires : guides de montagne, instructeurs de secourisme, observateurs nivo-météo, ou encore officiers de police judiciaire. La brigade a aussi deux équipes cynophiles de recherches en avalanche. Ils couvrent toute la chaîne pyrénéenne sur le département, mais aussi sur la Haute-Garonne, car leurs moyens sont mutualisés avec leurs collègues du 31 depuis 2008.
« Nous dispensons aussi des formations élémentaires sur la pratique de la montagne », explique le capitaine Jean-Marc Bougy.
Une équipe multiple
Pendant ce temps-là au détachement aérien de Laloubère, la « DZ » dans le jardon des gendarmes (pour « dropping zone »), l’équipe se prépare à partir sur une nouvelle intervention. Le Samu leur a signalé un jeune patient ayant fait un malaise suite à une chute sur les pistes à Peyragudes, qui se plaint de douleurs au ventre. En l’espace de quelques minutes, ils enfilent les vêtements nécessaires et chargent tout le matériel dans l’hélicoptère, le Choucas 65. Ils sont cinq à composer l’équipe : deux secouristes du PGHM, un pilote et un médecin treuilliste de la gendarmerie et un médecin du Samu.
Après une quinzaine de minutes de vol, les voilà au chevet du skieur. Le docteur Pascal Fernandez effectue un examen rapide, avec un échographe portable. Rien d’inquiétant en vue, et à ce moment-là, l’équipe reçoit un appel pour une autre intervention. Ils n’ont que quelques instants pour décider de la marche à suivre. Une ambulance est finalement appelée pour le garçon, et ils repartent immédiatement vers Fabian, près de Saint-Lary, où trois randonneurs sont en mauvaise posture.
Les jeunes hommes ont entrepris de grimper le flanc de montagne face à leur gîte. Au moment de redescendre, l’un d’eux a glissé sur une quinzaine de mètres avant de chuter de plusieurs mètres dans un ravin. Le pilote manœuvre pour permettre aux secouristes et au médecin de descendre tour à tour avec le treuil. Première étape : hélitreuiller les deux touristes qui ne sont pas blessés. Il faut ensuite du temps pour stabiliser le blessé et le mettre sur la civière. Mais le niveau de kérosène de l’hélicoptère baisse. Décision est donc prise pour le pilote et le mécanicien de rentrer à la DZ pour déposer les deux secourus et refaire le plein, puis revenir chercher le reste de l’équipe et le blessé. Une fois évacué, ce dernier sera transporté à l’hôpital de Tarbes.
La nuit vient de tomber, mais pour l’équipe du Choucas 65, le travail ne s’arrête pas, car le téléphone vient de se remettre à sonner.