Une cellule de gendarmerie spécialisée dans les violences sexuelles et physiques à Ailly-sur-Noye
Jeudi 8 mars 2018 à 20:50
Par Elodie Vergelati, France Bleu Picardie
Depuis le mois de janvier, une cellule de gendarmerie spécialisée traite exclusivement les violences sexuelles et physiques à Ailly-sur-Noye. Une unité expérimentale qui vise un meilleur accompagnement des victimes et des procédures plus rapides.
Ailly-sur-Noye, France
Un bâtiment en pleine zone résidentielle, qui ressemble à n’importe quel pavillon, hormis le drapeau français qui flotte à l’entrée…La CLAP, la toute nouvelle Cellule de Lutte contre les Atteintes aux Personnes joue la carte de la discrétion, sans doute pour inviter les victimes de violences sexuelles et physiques à venir y témoigner sans crainte. Créée en janvier dernier à Ailly-sur-Noye, cette unité spéciale de gendarmerie est la première du genre dans la Somme. Une cellule expérimentale.
Des gendarmes spécialisés pour une meilleure prise en charge des victimes
La CLAP est composée de trois militaires, trois gendarmes, « choisis pour leurs compétences professionnelles et leur empathie », explique le capitaine Sébastien Letellier, commandant de gendarmerie de la compagnie de Montdidier. « Deux femmes et un homme, parce que la mixité est importante », note-t-il. Leur rôle : traiter exclusivement les violences physiques et sexuelles, ne plus perdre de temps avec les affaires courantes des brigades traditionnelles, du type cambriolage ou accident. « Nous sommes là pour écouter les victimes, pour les épauler dans tout le processus. Ensuite, nous auditionnons les témoins, et les mis en cause », raconte l’adjudante chef Sandrine Kaminski, qui pilote la CLAP. En deux mois, un tiers des victimes reçues par la CLAP sont des femmes, deux tiers sont des mineurs, principalement pour des cas de violences sexuelles.
Des procédures plus rapides
L’avantage de cette cellule spécialisée, c’est qu’elle est mobile. « Si un témoin habite en dehors de notre zone, en dehors de notre département même, et qu’il ne peut pas se déplacer, nous pouvons aller à lui, c’est un luxe », poursuit l’adjudante chef. Surtout, les trois militaires de la CLAP peuvent boucler plus vite les procédures. « Du témoignage de la victime à l’audition du mis en cause, et au passage de relais avec le parquet, il se passe trois, quatre semaines. Avant, il nous fallait cinq à six mois, pour aller au bout d’une procédure », calcule Mélodie Paire, chef à la brigade d’Ailly-sur-Noye.
En deux mois, la CLAP a entendu une trentaine de victimes et bouclé déjà 20 dossiers.
Pour contacter la CLAP : composez le 03 22 42 47 15 ou envoyez un courriel à br.montdidier+clap@gendarmerie.interieur.gouv.fr