Une antenne du GIGN avec 50 militaires d’élite s’installe à Caen
À compter du 1er avril 2021, la caserne de gendarmerie de Caen (Calvados) va héberger une antenne du GIGN. Une cinquantaine de militaires d’élite sont attendus.
Par Nicolas Claich
Publié le 14 Fév 21 à 17:55
Les gendarmes de la caserne Le Flem, à Caen (Calvados), vont bientôt avoir de nouveaux voisins. À partir du 1er avril 2021, les logements situés à proximité de la polyclinique du Parc, dans le quartier Guynemer, vont accueillir des militaires du GIGN, le célèbre Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale. « Dans un premier temps, ils seront 10, prévient le colonel Christophe Junqua, commandant du Groupement de gendarmerie du Calvados. C’est ce qu’on appelle un « harpon ». Ils vont préparer l’arrivée du reste de l’unité ».
Les protecteurs de l’ambassadeur
Au fil des semaines, ils seront rejoints par d’autres gendarmes d’élite, pour atteindre le nombre de 32. Viendra également s’ajouter une vingtaine de militaires TEASS (techniciens en escorte d’autorités et sécurisation de sites). Ces gendarmes sont en charge de la protection des diplomates français à l’étranger, mais aussi de la sécurisation des grands événements, comme les Jeux olympiques ou les grands sommets internationaux. « En cas de crise majeure, comme des attentats, ils complètent l’action du GIGN », décrypte le colonel Junqua. Au total, c’est une cinquantaine d’hommes qui va s’installer à Caen. Ils seront placés sous le commandement d’un chef d’antenne.
Comment intervient le GIGN ?
Le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale est une unité indépendante au sein de la gendarmerie. « Il n’y a pas de lien hiérarchique avec nous », détaille le commandant du Groupement du Calvados. Basé à Satory, il déploie des antennes un peu partout en France. Son action est déclenchée en cas de crise majeure, comme des attentats.
Mais il intervient aussi à la demande des gendarmes locaux. « Je l’avais appelé en septembre 2020 quand un homme s’était retranché chez lui à Soulangy, près de Falaise », illustre le colonel Junqua. Le forcené avait tiré à 141 reprises, nécessitant l’intervention des gendarmes d’élite.
Les membres du « harpon » vont d’abord s’attacher à trouver des sites d’entraînement discrets, afin de ne pas effrayer la population, et à découvrir le territoire, ses particularités géographiques et ses sites stratégiques. Ravi d’accueillir ces nouveaux collègues, le colonel Junqua illustre :
Les zones portuaires présentent des spécificités, avec des installations et des risques industriels particuliers. Cela demande des compétences particulières.
La façade maritime de la Normandie est d’ailleurs l’une des raisons de l’implantation d’une antenne du GIGN à Caen. Jusqu’à présent, les unités d’élite les plus proches étaient situées à Nantes (Loire-Atlantique), Tours (Indre-et-Loire) et Satory, près de Versailles (Yvelines).
L’objectif du Schéma national d’intervention est d’avoir des unités à moins de deux heures de route ou une heure d’hélicoptère de n’importe quel point du territoire. L’antenne de Caen va couvrir le grand quart nord-ouest de la France.Colonel Christophe JunquaCommandant du Groupement de gendarmerie du Calvados.
Caen centrale et bien desservie
La position centrale de Caen en Normandie et sa très bonne desserte routière ont joué dans le choix de la direction centrale de la gendarmerie de s’installer dans la cité de Guillaume-le-Conquérant.
Dans les prochaines semaines, la caserne Le Flem va subir quelques aménagements. Un bâtiment sera notamment réaffecté au matériel du GIGN. C’est là, dans un endroit tenu secret et sécurisé, que sera entreposé l’armement « de niveau supérieur à ce que nous possédons », précise le colonel Junqua.
