Un passeur de migrants en garde à vue après un contrôle à Saint-Quentin-en-Tourmont
L’homme a été interpellé dans la nuit de jeudi 23 à vendredi 24 février 2023, avec un groupe d’une quarantaine de migrants. Il est toujours en garde à vue.
Par Alexandra MauvielJournaliste
Publié:25 Février 2023 à 10h14
La lutte contre l’immigration illégale sur le littoral picard est l’une des missions quotidiennes des forces de l’ordre intervenant sur l’arrondissement d’Abbeville. Dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 février 2023, les gendarmes ont encore été confrontés à cette problématique dans une zone dite sensible : Saint-Quentin-en-Tourmont, en plein cœur du Marquenterre. Ses immenses plages de sable offrent en effet une perspective de traversée vers l’Angleterre.
C’est probablement ce qu’un groupe de migrants allait tenter, cette nuit-là. Mais l’action des gendarmes a permis l’interpellation d’un passeur, qui est toujours en garde à vue ce samedi 25 février. L’homme a pu être appréhendé lors d’un contrôle routier. Il faisait partie d’un groupe de 43 migrants, des majeurs de nationalités différentes.
L’aide précieuse de la Croix-Rouge
Ces migrants ont été transférés vers les locaux de la gendarmerie d’ Abbeville . Ils ont été pris en charge par des équipes de la Croix-Rouge .
« Nous sommes intervenus à la demande de la direction territoriale d’Amiens de la Croix-Rouge, sollicitée par les gendarmes , confirme Dominique Duponchel, responsable de la section abbevilloise. Nous avons des kits alimentaires prévus, avec des denrées que nous achetons. Ils contiennent de l’eau, des gâteaux, des chips. Selon l’heure, nous fournissons aussi des sandwichs . »
Ce vendredi, Dominique Duponchel a mobilisé trois autres bénévoles abbevillois, dès 6 heures. Amiens a envoyé une équipe de six personnes, avec deux camions logistiques. « Nous avons passé toute la matinée sur place. Notre rôle est de leur fournir à manger et à boire. Nous avons préparé du café pendant que les personnes étaient auditionnées », ajoute-t-elle, en soulignant que les militaires mettent une pièce à leur disposition sur place.
Des obligatoires de quitter le territoire français
La Croix-Rouge d’Abbeville est régulièrement sur le terrain pour porter assistance aux migrants, étant donné que le phénomène prend de l’ampleur ces dernières années en Picardie maritime : « Samedi 18 février, nous avons aidé trois-quatre migrants. Cela faisait un bon moment que nous n’avions pas pris autant de personnes en charge . » Dominique Duponchel le reconnaît. Si les bénévoles sont malheureusement « habitués », ils n’en restent pas moins touchés par le sort de ces candidats à la traversée de la Manche : « Nous restons humains . »
Ce vendredi 24 février, trente-quatre personnes ont fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français ( OQTF ), à l’issue de leur passage devant les gendarmes. Le reste du groupe était déjà sous le coup d’une OQTF.