C’est une affaire qui a débuté au mois de juin. Un renseignement obtenu lors d’une précédente enquête, menée sur Rumilly et le Pays de l’Albanais, permettait aux gendarmes de la brigade locale, avec l’appui de la brigade des recherches d’Annecy, de se pencher sur un trafic de produits stupéfiants.Les éléments obtenus confirmaient rapidement d’importants échanges depuis plusieurs mois sur la commune chef-lieu et d’autres communes proches. Plusieurs dizaines de jeunes, défavorablement connus, étaient soupçonnés pour leur implication à des degrés divers. En outre, le trafic engendrait « un climat d’insécurité », selon les militaires.Très rapidement, les premières investigations et surveillances sur le terrain permettaient d’identifier et de localiser le principal responsable qui ne sera plus lâché par les enquêteurs. Ce trafiquant, qui avait déjà eu affaire à la Justice, approvisionnait plusieurs dizaines de consommateurs.

Principal dealer, ce trentenaire, installé depuis plusieurs années sur le secteur, avait mis la main sur un territoire et semblait particulièrement craint par certains clients.

Une information judiciaire et un groupe de travail composé d’enquêteurs des brigades de Rumilly, Annecy-le-Vieux et du peloton de surveillance et d’intervention était mis sur pied. Les investigations se sont ensuite enchaînées à un rythme soutenu entre la mi-septembre et le 10 décembre.

Les surveillances discrètes, réalisées de jour comme de nuit, confirmaient l’ampleur du trafic et la personnalité de petit caïd du mis en cause comme l’implication de différents protagonistes et un nombre important de consommateurs.

Le mardi 9 décembre, en fin d’après-midi, une première vague d’interpellations était opérée et permettait de placer en garde à vue trois individus, consommateurs. Le lendemain matin, le principal mis en cause était arrêté en milieu de matinée alors qu’il quittait son domicile de Saint-Felix pour se rendre à Rumilly en voiture.

Interpellé sur la voie publique à l’entrée de Rumilly par un important dispositif de la compagnie de gendarmerie d’Annecy, il était immédiatement placé en garde à vue et l’opération d’envergure se poursuivait: pendant 48 heures, ce sont près d’une trentaine d’interpellations et auditions de témoins qui se sont succédées sur les cantons du Pays de l’Albanais.

50 gendarmes, parmi lesquels des équipes spécialisées dans l’intervention et deux maîtres-chiens, ont participé au démantèlement de cet important trafic local.

Plus de 5 kilos de cannabis, une matraque et un bâton saisis

Lors des perquisitions, les gendarmes ont découvert plus de cinq kilogrammes de produits stupéfiants, du cannabis, ainsi qu’une matraque et un bâton qui ne faisaient  guère de doute sur la volonté de ce trafiquant d’employer des méthodes peu orthodoxes pour se faire respecter.

A l’issue de sa garde à vue, le mis en cause a été présenté au magistrat et écroué en maison d’arrêt alors que dans le même temps, le vendredi 12 décembre, hasard du calendrier, une précédente affaire portant sur un trafic de produits stupéfiants, diligentée par la même brigade de Rumilly, était jugée au tribunal correctionnel d’Annecy.

Pour mémoire, cette précédente enquête avait permis d’identifier et mettre au jour un important trafic de stupéfiants avec la saisie de près de deux kilogrammes de résine de cannabis. A l’issue, une dizaine d’individus avaient été mis en examen et plusieurs d’entre eux étaient incarcérés. Ils ont dû s’en expliquer à la barre.

Nul doute que ces opérations successives portent un rude coup dur au trafic de produits stupéfiants sur la ville de Rumilly et les communes du Pays de l’Albanais.