Un hommage aux gendarmes de l’école de la Garde qui ont rejoint la résistance
Jeudi 7 juin 2018 à 20:06
Par Sarah Vildeuil, France Bleu Creuse
Une cérémonie a eu lieu ce jeudi matin dans la cour d’honneur de l’actuelle gendarmerie de Guéret. Il y a 74 ans, les gendarmes de l’école de la Garde de Guéret rejoignaient la résistance. Une trentaine d’élèves et d’instructeurs sont morts au combat en Creuse ou lors de la déportation.
Guéret, France
Dans la cour d’honneur de la gendarmerie, les 34 noms sont prononcés un à un. Derrière le micro, c’est Xavier Le Roy. Il est le président de l’Amicale des cadets de la Garde. Tout a commencé lorsqu’il a retrouvé le carnet de note de son père, ancien élève de l’école de la Garde, créée en 1943. Toutes les autres écoles militaires du pays avaient été fermées. « Vichy a négocié avec les Allemands la création d’une école à Guéret pour former des cadres de la Garde,explique-t-il. Mais de manière déguisée, c’était une façon de prévoir la relève de l’armée française. »
Juin 1944
Quand l’école est entrée en Résistance, le 7 juin 1944, il y avait environ 500 recrues. » Cette école a donné un appui décisif lors de l’attaque de la garnison allemande de Guéret. « Mais quelques jours plus tard, les Allemands reviennent en force sur Guéret, pile dans l’axe Bordeaux-Allemagne. « Le 11 juin, le lendemain du massacre d’Oradour-sur-Glane, la division Das Reich a attaqué l’école de la Garde et les maquis aux alentours. A Janaillat, beaucoup de jeunes élèves-gardes ont été faits prisonniers, dont le monsieur que j’ai présenté tout à l’heure.
Souvenirs d’un vétéran
Le Monsieur en question, c’est Pierre Bur, 18 ans à l’époque, 92 ans aujourd’hui. Il a fait le déplacement depuis Valence.
On a réussi à sauter un petit mur et à se perdre dans les bois. Mais les Allemands n’avaient pas perdu notre trace. Ils nous ont attrapés peut-être une heure plus tard ou deux, je ne me souviens plus très bien. Il y a eu des tirs soutenus bien sûr. Et je me suis retrouvé avec une mitraillette sur le ventre.
Pierre Bur est passé par Limoges, Poitiers et Compiègne, avant la déportation. « J’ai pris le dernier train qui partait pour Buchenwald en août 1944. » Le vétéran a passé environ sept mois dans des mines de sel où un quart des Français déportés sont morts.
Tous ces souvenirs, Pierre Bur les a compilés dans un livre, qui paraîtra en octobre prochainSource : www.francebleu.fr