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TRIBUNAL

Vesoul : un gendarme un peu trop tactile

  • LE 04/04/2018 À 19:50
  • MIS À JOUR LE 04/04/2018 À 08:00
Une gendarme volontaire a eu droit à un geste très déplacé de la part d’un gradé qui vient d’être condamné.  Photo d’illustration Lionel VADAM

Photo HDUne gendarme volontaire a eu droit à un geste très déplacé de la part d’un gradé qui vient d’être condamné.  Photo d’illustration Lionel VADAM

« Je suis célibataire depuis cette affaire », lâche le prévenu, la cinquantaine, appelé à répondre, devant le tribunal correctionnel de Vesoul, de harcèlement sexuel et de propos à connotation sexuelle. Un dossier qui lui a coûté sur un plan personnel, mais aussi professionnel. Ce gendarme gradé, en poste en Haute-Saône, a en effet été muté disciplinairement dans un département voisin. Il a aussi reçu un blâme du ministre, qui sanctionne une ou plusieurs fautes graves et qui signifie la fin de son avancement.

Les faits, dénoncés par un gendarme adjoint volontaire, se sont produits le 13 août 2015, lors d’un trajet professionnel en direction de Vesoul. Chemin faisant, le supérieur hiérarchique aurait posé sa main sur une cuisse de la jeune femme, l’invitant à « s’arrêter en forêt pour aller cueillir des champignons ». Un peu plus tard, il l’aurait contactée par téléphone pour lui révéler qu’il était seul dans son bureau.

« J’avais prêté serment pour protéger les gens, pas pour subir ça. On ne parle pas de sexe à une personne que l’on ne connaît pas », s’emporte la jeune femme qui a déposé plainte, tout comme une autre gendarme volontaire. Cette dernière dénonce, là encore, une main sur la jambe, vécue comme une atteinte à sa dignité, et des allusions grossières comme « le coup de la panne » ou « le livre Cinquante nuances de Grey ». Lui, réfute « toute intention coupable. Je n’ai jamais voulu obtenir de faveurs sexuelles. C’était de la plaisanterie pure et simple ». Aux deux caresses évoquées, il oppose des gestes amicaux. Entendus, certains de ses collègues militaires décrivent « quelqu’un de très tactile », « à l’humour graveleux », « récurrent » voire « systématique ».

« Monsieur est lourd, vulgaire, pas forcément drôle. Mais pour caractériser l’infraction, il faut des agissements répétés. Or dans ce dossier, nous n’avons, à chaque fois, qu’un fait unique au cours d’un trajet en véhicule », constate Me Caroline Lavallée, qui défend « un bon officier et un fin limier » et qui plaide la relaxe.

Seule la première des deux victimes s’est constitué partie civile. À titre de peine principale, dispensée d’inscription au casier judiciaire, le prévenu devra réparer le préjudice de la plaignante estimé à 1600 € (800 pour son préjudice moral, autant pour son préjudice professionnel) par le tribunal. Si l’indemnisation n’intervient pas dans un délai de 10 mois, le gendarme encourt 6 mois de prison ferme.

S.M.

Sourcewww.estrepublicain.fr

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