Un gendarme sauve une jeune femme du suicide
PAR C.C
Il rechigne à être qualifié de héros. Lui estime avoir juste « fait son travail ». L’adjudant chef Christophe Borda a pourtant bel et bien sauvé la vie d’une jeune femme, le 10 mai dernier à Puget-Théniers, où il commande la brigade de gendarmerie.
Un geste courageux, décisif, qui a été rendu public ce mercredi. Il est 9h50, ce mardi-là, quand une boulangère appelle l’adjudant-chef Borda sur son téléphone portable. La commerçante lui signale qu’une femme est sur le point de se jeter dans le vide.
La malheureuse est en équilibre instable sur le pont qui surplombe le Var, huit mètres au-dessus des flots agités par de récents orages. A trois cents mètres de là, Christophe Borda quitte sur le-champ la commission de sécurité à l’hôpital.
Il saute dans sa voiture, appelle du renfort et fonce vers le pont. « J’ai vu cette jeune femme les deux pieds dans le vide, cramponnée d’un bras à la main courante, le bassin appuyé sur le garde-fou. Des témoins n’osaient pas approcher, ne sachant pas quelle pourrait être sa réaction. Elle ne m’a pas vu arriver derrière elle. Tout s’est passé très rapidement… Je n’ai pas réfléchi. »
« ELLE A LÂCHÉ PRISE »
Le gendarme saisit fermement la jeune femme en passant un bras autour de son buste. Mais celle-ci résiste. « Elle s’est débattue et m’a dit « lâchez-moi, laissez-moi…” Elle avait lâché sa prise. Je sentais tout le poids de son corps. »Christophe Borda réussit néanmoins à la hisser sur le pont, avec l’aide des témoins.
En état de choc, en pleurs, la rescapée est conduite à la brigade de Puget-Théniers, puis confiée aux sapeurs-pompiers. Cette femme de 25 ans a remercié son sauveur l’après-midi même, sitôt quitté l’hôpital. « Elle avait repris ses esprits et compris qu’elle avait fait une grosse bêtise », confie Christophe Borda, soulagé. Il assure que « ça aurait pu être n’importe qui d’autre » que lui.
Il ne saura jamais si sa protégée aurait changé d’avis à la dernière seconde. Mais il a le sentiment du devoir accompli. Le commandant Jean-Michel Rodride,patron de la compagnie de Puget-Théniers, salue un « acte héroïque, de courage et de bravoure, sachant que lui-même aurait pu être emporté. Il a fait preuve de beaucoup de bon sens et de sang-froid. Clairement, il a sauvé cette femme d’une mort certaine… «