Isère : un gendarme impliqué dans une affaire de violences en réunion sur un adolescent
Vendredi 3 juillet 2020 à 18:22 – Par Louise Buyens, France Bleu Isère Heyrieux, France
Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, à Heyrieux (Isère), un adolescent de 16 ans a été pris à partie par quatre adultes et roué de coups au visage. Un gendarme en civil, qui travaille dans une brigade du nord-Isère, a assisté à la scène. Son comportement interroge.
Les faits se sont déroulés le week-end dernier, dans la nuit de samedi à dimanche, à Heyrieux (Isère). Peu après minuit, un adolescent de 16 ans, sortait d’une soirée chez des amis quand il a été pris à partie par quatre adultes.
Pendant qu’un homme maintenait l’adolescent, un autre protagoniste lui a asséné des coups de poing au visage, entraînant trois jours d’incapacité totale de travail. Une rupture amoureuse entre l’adolescent et la fille d’un des agresseurs est à l’origine de l’affaire selon le parquet de Vienne.
Un gendarme qui n’était pas en service, ainsi qu’une troisième personne, étaient également présents et leur rôle reste à déterminer. Le gendarme en question a travaillé à Heyrieux il y a quelques années avant d’être muté dans le département de la Loire. Il est récemment revenu en Isère où il est désormais rattaché à une brigade dans le nord du département.
Le gendarme a-t-il laissé un adolescent se faire frapper sans réagir ?
Les premiers éléments de l’enquête, menée par la brigade de recherches de Vienne, ont démontré que le gendarme n’a pas frappé l’adolescent mais selon la victime, il aurait empêché ses amis de lui porter secours. Selon le parquet de Vienne, le militaire est également entré dans la salle d’audience du jeune homme quand il portait plainte pour « violences en réunion » ce dimanche 28 juin. « Dis bien la vérité, moi je suis intervenu pour t’aider. Je n’ai rien fait« , a-t-il dit à la victime.
Pour l’avocat de la victime, maître Bernard Boulloud, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une tentative d’intimidation et il qualifie le comportement du gendarme de « choquant et inacceptable« .
Me Bernard Boulloud, avocat de la victime.
Maître Boulloud a saisi l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) pour demander l’ouverture d’une enquête administrative du gendarme impliqué. Le parquet de Vienne n’a de son côté pas saisi l’IGGN car le gendarme n’était pas en service au moment des faits et la circonstance aggravante de violences « par personne dépositaire de l’autorité publique » ne peut donc pas être retenue. Les suspects devraient être entendus dans le courant de la semaine prochaine.