Un exercice grandeur nature de la gendarmerie avant de partir en Guyane
La montée des 104 marches était l’épreuve la plus difficile. Après avoir construit un brancard de fortune, les militaires ont transporté un de leur camarade jusqu’aux hauteurs de Bellac. Personne n’a abandonné. – Photos F.J.
Ils voulaient de la rusticité et des difficultés, ils en ont eu. Après avoir mené une semaine de formation dans leur caserne, les gendarmes mobiles de Bellac ont mis en application leur savoir lors d’un exercice grandeur nature autour de la ville. Certes le Haut Limousin ne ressemble en rien à la forêt amazonienne, mais Bellac et sa campagne environnante ont offert un terrain adéquat à l’entraînement de ces militaires.
Camouflage, brancard de fortune, secourisme…
Une centaine d’hommes de l’escadron 44\2 de gendarmerie mobile de Bellac a participé à ce gigantesque entraînement démarré à l’aube. Sept ateliers étaient proposés aux militaires sur un parcours d’orientation de 13 km avec comme seul guide, une boussole. Tout a commencé par le franchissement du Vincou grâce à un cordage et un bateau, avant que les différents groupes d’hommes démarrent leur périple, camouflés dans les campagnes et les forêts denses, aux alentours des hameaux de Chapterie et de La Gasne.
Plusieurs exercices leur étaient proposés : installer et utiliser des moyens de transmission au milieu de nulle part, du secourisme, un entraînement aux tirs (à la caserne), sans oublier un questionnaire à leur arrivée, quand les hommes sont encore essoufflés de leurs efforts. L’atelier le plus spectaculaire consistait à construire un brancard de fortune, avec des cordes et un tronc d’arbre, pour transporter un homme blessé. Groupe par groupe, les militaires ont souffert pour acheminer leur camarade jusqu’à la caserne, en empruntant les célèbres « 104 marches » qui montent jusqu’au centre de Bellac. Leurs passages dans les rues du centre-ville ne sont pas passés inaperçus devant les yeux des passants.
Une mission éprouvante attend les gendarmes en Guyane, sur un terrain hostile en pleine forêt amazonienne
« C’est un milieu hostile où nous affrontons des conditions de vie très particulières » explique le major Thierry Materkow, qui a déjà assuré 3 missions dans ce département français, situé à la frontière du Brésil. « Il n’y a pas de route, ni chemin dans la forêt. On se déplace en pirogue, on fait des bivouacs, et on traverse de nombreux cours d’eau. La chaleur, l’humidité, les insectes, les animaux et le poids des sacs rendent le travail très compliqué. Notre présence n’est pas la bienvenue et nous devons malgré tout rester très vigilants. Cet exercice à Bellac est l’occasion de renforcer la cohésion entre les hommes. »
Quatre escadrons sont installés en permanence en Guyane, et c’est au tour de l’escadron de Bellac de prendre la relève de leurs collègues. Après une semaine de mission dans le Var en décembre, les gendarmes bellachons partiront le 17 janvier en Guyane et ne reviendront que fin avril.
Franck Jacquet
franck.jacquet@centrefrance.com