Un dispositif d’alerte contre les vols
Agriculture – Exploitations agricoles
Pour Jean-Luc Combe, «la signature de cette convention est la preuve que l’ é tat ne se désengage pas des territoires ruraux»./ Photo DDM, S.F.
Une convention établissant un dispositif d’alerte des agriculteurs de l’Aveyron contre les vols dans les exploitations a été signée, hier, à la gendarmerie.
De 2012 à 2014, les vols commis dans les 9 000 exploitations agricoles du département ont doublé, passant de 36 à 75. «Ce sont des chiffres faibles, certes, mais insupportables», souligne le préfet Jean-Luc Combe qui signait, hier, une convention entre l’état, le groupement de gendarmerie, la FDSEA et la chambre d’agriculture, visant à enrayer cette progression de faits délictueux en zone rurale.
«Les exploitations agricoles sont vulnérables du fait de leur isolement et du matériel de plus en plus sophistiqué et coûteux dont elles disposent. à l’heure actuelle, beaucoup d’agriculteurs n’habitent plus dans leurs fermes et ces dernières sont très peu sécurisées», ajoute le préfet.
Un effort sur la protection
Pour le président de la chambre d’agriculture, «l’idée est plutôt de prévenir que de guérir». Et d’expliquer la genèse de cette collaboration : «Lorsque le Premier ministre, alors ministre de l’Intérieur, était venu dans le département il y a deux ans, les organisations agricoles avaient évoqué le sujet des vols en zone rurale. Une discussion qui a abouti à cette convention entre les syndicats et l’état», se félicite Jacques Molières.
Thierry Contastin, membre du bureau de la FDSEA, met quant à lui l’accent sur la protection : «Il y a dix ou quinze ans, on laissait tout ouvert dans nos exploitations. Désormais, on doit faire un effort en fermant les portes et en camouflant le petit matériel». Du petit matériel qui est notamment ciblé par les voleurs, tout comme, dans une moindre mesure, les véhicules et le carburant.
Concrètement, ce dispositif d’alerte, signé pour deux ans, constituera à développer les synergies entre la gendarmerie et le monde agricole afin de couvrir tout le département. «Lorsque nous constaterons une concentration de faits dans une zone géographique, nous diffuserons l’information à la chambre d’agriculture et à la FDSEA qui alerteront les agriculteurs. Deux référents sûreté, mis à disposition gratuitement, pourront également intervenir pour conseiller les agriculteurs qui en feront la demande auprès de la brigade de leur secteur», explique le lieutenant-colonel Frédéric Le Meur.