Un concessionnaire usurpe la plaque d’un gendarme
Et se fait flasher avec pour se venger d’une contravention
L’homme aidé d’un collègue du gendarme finalement dénoncé par un de ses employés
Personne n’aime se faire verbaliser, même quand on sait pertinemment que l’on est en tort. Si certains acceptent la sanction sans broncher, pour d’autres la rancune est tenace et peut aller loin. Une histoire pour le moins rocambolesque vient de connaitre son épilogue après trois ans de suspens.
C’est en octobre 2018 que tout commence, lorsqu’un concessionnaire de Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, est contrôlé pour un excès de vitesse. Mais voilà, c’est loin d’être son premier retrait de point et cette verbalisation des gendarmes fait que son permis de conduire est invalidé.
L’affaire aurait pu en rester là si le 8 février 2019, l’un des deux gendarmes qui avaient verbalisé l’homme n’avait pas reçu une contravention pour excès de vitesse, ce dernier s’étant fait flasher à Maizières-la-Grande-Paroisse au volant de sa Nissan Juke.
Le problème, c’est qu’à la date et à l’heure de l’infraction, le gendarme était en service et son épouse sur son lieu de travail. Une enquête est alors ouverte. Les photos révèlent que le véhicule est bien identique, possède la même immatriculation, mais que le logo régional de la plaque minéralogique diffère : Grand Est pour le véhicule en infraction, Champagne-Ardenne pour celui du gendarme.
Pas de doute, il s’agit d’une usurpation. Le Nissan Juke en question est d’ailleurs retrouvé sur le parking d’un concessionnaire de Romilly. L’enquête remonte ainsi progressivement jusqu’au concessionnaire. Mais les perquisitions ne permettent pas d’obtenir de preuves concrètes et l’enquête est mise de côté pendant un temps.
L’affaire est relancée quelques mois plus tard suite au témoignage d’un employé du garage contre son patron qui fournit des photos. Les enquêteurs découvrent alors que c’est un autre gendarme, ami du concessionnaire, qui a donné à ce dernier le numéro d’immatriculation de celui qui l’avait contrôlé. Il faut dire que celui-ci le connait bien puisqu’ils travaillent dans la même brigade…
Le gendarme ami du faussaire a fait l’objet d’une composition pénale et a été radié de la gendarmerie. Le concessionnaire vient quant à lui d’être condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal judiciaire de Troyes pour usurpation de plaque, conduite malgré une suspension de permis de conduire et recel de violation du secret professionnel.