Après sa sortie de prison, il se venge
Je n’ai rien à regretter. Si c’était à refaire, je recommencerais », a conclu, hier, le prévenu après près de deux heures d’audience.
Ce Compiégnois, âgé de 43 ans, comparaissait pour avoir, le 11 juin dernier, tiré sur deux véhicules. Vers 2 h 20, une balle touche la première voiture, sans faire de blessé, et sa vitre avant gauche explose. À son bord, se trouve la fille d’un gendarme qui l’aurait interpellé, il y a quelques années, ce que nie le père de la victime.
« En prison, les détenus ne pensent qu’à se venger. La prison, ça vous brise ». Son acte n’avait pour seul but que de faire payer le gendarme pour sa captivité. Dès sa sortie de prison, en mars 2016, le prévenu a commencé à suivre sa victime, et à mémoriser ses moindres faits et gestes. « Je voulais lui faire comprendre, explique-t-il tout en insultant le père de la victime. Je voulais lui faire la frayeur de sa vie, celle de perdre sa fille. »
Après avoir nié les faits, il a fini par reconnaître avoir agi par préméditation. « Je l’ai attendue, j’étais en forêt. J’ai reconnu l’auto et j’ai tiré. »
Après être sortis du véhicule pour constater les dégâts, les passagers sont vite repartis, comprenant la nature de l’explosion. « À ce moment-là, si je voulais, j’aurais pu tirer une balle et tuer la fille. »
Le prévenu explique avoir tiré sur une seconde voiture, à 4 h 05, pour faire diversion et que la jeune femme ne se pense pas visée. Dans sa réquisition, le procureur a demandé une peine non-aménageable de douze ans de prison ferme. Finalement, les juges compiégnois se sont déclarés incompétents. L’homme a été placé en détention provisoire, avant d’être présenté à un juge d’instruction.