Un colonel l’assure : un gendarme fait le travail « d’un policier et demi, voire deux »
Les propos de ce colonel de l’Armée de terre n’ont pas du tout été appréciés du côté de la police
Selon un colonel de l’armée de terre : un gendarme vaut « un policier et demi, voire deux »© PHOTO ILLUSTRATION, AFP LOIC VENANCE
Le 19 novembre, le colonel Michel Goya, chef du bureau de recherche au centre de doctrine et d’emploi des forces de l’armée de terre, a défendu devant les membres de la commission de défense de l’assemblée nationale, l’absence de syndicats pour les militaires.
Cette absence a valu à la France une condamnation par la cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) le 2 octobre. Bien que rattachées au ministère de l’Intérieur depuis 2009, les gendarmes possèdent le statut militaire, et y sont très attachés.
« Syndicalisation »
Partant du postulat « généralement » admis qu’il fallait « un policier et demi, voire deux (…) pour accomplir le travail d’un gendarme », le colonel Goya a estimé devant les parlementaires qu’une « syndicalisation » induirait donc un coût supplémentaire pour obtenir « une efficacité équivalente ».
Le colonel a poursuivi les comparaisons entre policiers et gendarmes, assurant qu’il existait une « différence de traitement » entre les deux forces, « sources de frustration ».
« Quand on a vu comme moi, pendant les événements en Nouvelle-Calédoniedans les années 1980, des gendarmes mobiles loger sous des tentes à côté de l’hôtel où résidaient les compagnies républicaines de sécurité (CRS) qui remplissaient les mêmes tâches qu’eux, on peut le concevoir », a-t-il expliqué.
« Un tissu d’ineptie »
Ce colonel s’est également dit « sidéré » après avoir constaté que « tous les policiers s’arrêtaient de patrouiller entre une heure à deux heures du matin pour respecter la pause syndicale ».
Le syndicat Alliance s’est dit lui aussi mercredi « sidéré » par les déclarations du colonel Michel Goya « qui n’a sans doute jamais mis les pieds dans un service de police pour débiter un tel tissu d’inepties ». Le syndicat demande au ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve de « réagir publiquement et fermement » devant ces propos « dégradants voire outrageants ».
Une déclaration qui ne devrait pas apaiser les relations parfois compliquées entre les deux corps…