Un cocktail de menaces, insultes, dégradations et coups de feu
Un conflit de voisinage a dégénéré durant le week-end de la Pentecôte. Un suspect a été interpellé à la suite de dégradations sur la maison et la voiture d’une des deux familles. Les auteurs des coups de feu sur le pavillon de l’autre famille n’auraient pas encore été identifiés.
Par Pascal CHEVILLOT – 04 juin 2020 à 15:38| mis à jour à 17:29
C’est difficile à croire mais les deux familles voisines, aujourd’hui en conflit , faisaient ensemble des soirées festives et alcoolisées, rue de la Crosse à Charmois. Il y a trois semaines environ, les relations entre ce jeune couple parent d’une fillette d’un côté et une famille de trois enfants de l’autre, se sont dégradées, chacun rejetant la responsabilité sur l’autre.
« Nous avons supporté des insultes, des menaces et des provocations de la part de notre voisin », affirme le père des trois enfants.
Jet de bouteille et tapage
Les tensions latentes se sont aggravées pendant le week-end de la Pentecôte, entraînant cinq interventions des gendarmes du Territoire de Belfort. Selon le père de famille, samedi dans la journée, son voisin aurait jeté une bouteille de bière qui se serait cassée à proximité de son fils.
Un peu plus tard, le jeune couple aurait dénoncé à la gendarmerie un tapage provenant du domicile de la famille de trois enfants. Mais sur place, les militaires n’ont rien constaté.
Insultes
Lundi après-midi, le jeune voisin et un de ses amis sont passés avec des motos de cross et auraient insulté copieusement la famille de trois enfants, qui profitait de sa piscine (vidéo à l’appui). « Ma fille en était choquée », poursuit le père. « Pour nous changer les idées durant quelques heures, nous sommes allés chez des amis. »
À son retour, la famille a constaté que le pare-brise d’une de ses voitures, garée devant la maison, avec été dégradé ; un autre voisin avait déjà appelé la gendarmerie.
En entendant un moteur, le père a cru à l’arrivée des gendarmes et il s’est approché du véhicule. « C’est là que j’ai entendu des tirs et des impacts de plombs », explique-t-il. Les tirs ont visé la maison du jeune couple. Des traces d’impacts ont été décelées sur les volets. Un projectile a brisé une vitre et traversé le salon.
Dégradations
Ces actes ont provoqué la colère d’un proche de la victime, persuadé que la famille de trois enfants avait commandité l’expédition armée. Ce que dément le père avec la plus grande fermeté. Par esprit de vengeance, ce proche s’est rué sur la famille, avec marteau et machette.
« Craignant qu’il ne nous tue, nous nous sommes réfugiés dans une chambre à l’étage, une commode pour bloquer la porte », résume la mère de trois enfants. « En bas, l’homme a dégradé nos deux portes d’entrée. Il criait “je vais vous buter”. J’étais au téléphone et les gendarmes l’entendaient. Mes enfants ont été choqués, ils sont toujours perturbés. »
Interpellation difficile
L’homme, également suspecté d’avoir vandalisé le second véhicule de la famille, était particulièrement virulent. Les gendarmes ont dû faire usage d’un Taser® pour pouvoir l’interpeller. À l’issue de sa garde à vue, le suspect a été convoqué à une audience de reconnaissance préalable de culpabilité.
« Depuis ces faits », précise le père de trois enfants, « nous avons dû quitter Charmois, tandis qu’on continuait de nous menacer de mort. Nous envisageons de quitter la Franche-Comté. »
En parallèle, les gendarmes de Grandvillars ont ouvert une enquête pour identifier le ou les auteurs des tirs. Selon eux, l’affaire des coups de feu n’aurait rien à voir avec le conflit de voisinage. Quant aux menaces et insultes, la famille de trois enfants a déposé plainte le lundi matin.