À Château-Gontier, trois gendarmes interviennent pour un tapage, ils reçoivent des coups de poing
Ce vendredi 11 août 2023, un Marseillais de 29 ans a été jugé en comparution immédiate par le tribunal judiciaire de Laval (Mayenne) pour violences en réunion sur trois gendarmes. Les faits se sont déroulés dans la nuit de mercredi à jeudi, à Château-Gontier-sur-Mayenne, alors que les militaires intervenaient pour faire cesser un tapage.
Maurane SPERONI.
Modifié le 11/08/2023 à 16h28 Publié le 11/08/2023 à 16h25
Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 août 2023, la fête d’anniversaire bat son plein dans un immeuble de Château-Gontier-sur-Mayenne (Mayenne). À tel point que les gendarmes sont appelés pour faire cesser le tapage.
Un groupe d’une dizaine de fêtards
À l’arrivée des trois militaires, vers 23 h 30, la tension monte sous le porche où sont rassemblés les fêtards. Jusqu’à exploser quand l’une des convives va au-devant des gendarmes pour les insulter. Quand ils tentent de l’interpeller, le groupe d’une dizaine de personnes fond sur eux.
La scène filmée
Sur la chaussée, les militaires reçoivent des coups de poing au visage et sur le corps. Deux d’entre eux sont poussés par terre, où ils reçoivent de nouveaux coups.
La scène a été filmée par la caméra piéton de l’un des militaires. Ce vendredi 11 août 2023, les images sont diffusées à l’audience du tribunal judiciaire de Laval, lors de la comparution immédiate de l’un des agresseurs.
Seul majeur dans ce dossier, il est poursuivi pour violences en réunion sur les trois gendarmes. Quatre mineurs doivent être présentés devant le juge des enfants.
« Je me suis emporté »
Le majeur de 29 ans explique qu’il voulait « séparer » son amie et le gendarme qui essayait de l’interpeller. « Elle était un peu violente, je lui disais de se calmer. Je me suis emporté quand j’ai vu qu’elle était tirée par le gendarme. C’était une erreur, je suis désolé », signe le prévenu, sourd, assisté d’une interprète en langue des signes française.
Résidant à Marseille (Bouches-du-Rhône), il était venu rendre visite à sa petite amie en Mayenne. Dans le box, le jeune homme, dont le casier judiciaire fait état de deux mentions, reconnaît avoir porté trois coups. « Il y a eu un mouvement de foule, j’étais choqué, je ne comprenais pas ce qu’il se passait », ajoute-t-il. Son avocate met en avant son « implication moindre que celle des mineurs impliqués dans cette procédure ».
Condamné à un an de prison ferme
De leur côté, les gendarmes souffrent de plaies, de lésions et de dermabrasions au visage, sur les bras et les jambes. L’un d’eux s’est vu prescrire un jour d’ITT (Incapacité totale de travail). « Ils n’ont jamais eu une intervention aussi difficile », appuie leur avocate.
Risque de récidive
La procureure requiert, à l’encontre de Nelson Tavares Dos Reis, « une peine sévère » d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt « en raison du risque de réitération ». Elle demande aussi une interdiction de séjour en Mayenne durant trois ans. Des réquisitions suivies par le tribunal. En ce qui concerne l’indemnisation des trois victimes, l’affaire est renvoyée sur intérêts civils.
