Manifestation anti-bassines près de Niort : trois gendarmes blessés et une retenue d’eau saccagée
Plus de 2 000 anti-bassines ont manifesté samedi 6 novembre près de Niort. Des fumigènes ont été allumés sur le toit de la mairie de Mauzé-sur-le-Mignon et une immense banderole a été déployée. En fin de journée, la manifestation a dégénéré : trois gendarmes ont été blessés et une retenue d’eau a été saccagée en Charente-Maritime.
Pour comprendre l’enjeu, il faut rappeler que seize réserves de substitution – dont treize en Deux-Sèvres – destinées à l’irrigation agricole doivent voir le jour sur le bassin de la Sèvre niortaise et du Mignon. C’est à Mauzé-sur-le-Mignon que les anti-bassines entendent une nouvelle fois, ce samedi 6 novembre, taper du poing sur la table. Marteler encore et toujours qu’ils n’entendent pas plier face « à ceux qui veulent faire main basse sur l’eau ».
La préfecture en alerte
Portée par le collectif « Bassines non merci ! », la Confédération paysanne et le mouvement « Les Soulèvements de la terre », cette nouvelle manifestation doit débuter à midi dans un contexte particulier.
Le 27 octobre, plusieurs opposants au projet ont été placés en garde à vue pour leur participation à la mobilisation du 22 septembre sur le chantier de construction de la première retenue d’eau, à Mauzé-sur-le-Mignon, près de Niort.
De son côté, le préfet a pris des dispositions visant à empêcher les manifestants de s’approcher du chantier de construction de la première retenue d’eau.
Cerise sur le gâteau, la FNSEA 79 et les JA 79 (Jeunes agriculteurs) ont décidé d’organiser, à Mauzé-sur-le-Mignon ce même jour, une contre-manifestation pour défendre, entre autres choses, le projet des bassines.
En direct
12 h 30 : Le déploiement des forces de l’ordre est particulièrement impressionnant ce samedi 6 novembre à Mauzé.
500 agriculteurs sont actuellement réunis sur le chantier de construction de la première retenue d’eau.
Le président de la Fnsea 79, Denis Mousseau, vient de prendre la parole. Le projet, ici à Mauzé, doit aboutir. Nous sommes en France, en République. Tout s’est fait dans la légalité. Il y a eu un vrai travail de concertation. Depuis des mois, de fausses informations sont véhiculées. Nous sommes ici aujourd’hui pour rétablir la vérité, a-t-il notamment déclaré.
13 h 10 : Dans les rangs des anti-bassines on compte un millier de personnes réunies place du Champ de Foire à Mauzé.
14 heures : sur le champ de foire de Mauzé, ils sont désormais au moins deux mille, unis contre le projet des retenues de substitution. Leader des anti-bassines, Julien Le Guet vient de prendre la parole pour doper ses troupes. Un défilé dans les rues de la commune est programmé. 25 tracteurs conduits par des agriculteurs venus de toute la France, affiliés à la Confédération paysanne vont ouvrir le cortège.
14 h 30. Alors qu’un imposant cortège doit se former dans les minutes à venir, l’ambiance reste bon enfant sur le champ de foire. De nombreuses familles sont au rendez-vous. Jamais nous n’avons été aussi nombreux, vient de lancer Julien Le Guet.
14 h 50. Deux manifestants masqués sont sur le toit de la mairie de Mauzé. Ils viennent d’allumer des fumigènes et de déployer une immense banderole « Mauzé sur Bassines ».
15 h 40 : Les manifestants convergent vers un barrage des forces de l’ordre bloquant le passage sous un tunnel ferroviaire. Certains ont réussi à monter sur la voie ferrée. Des gaz lacrymogènes envahissent le champ longeant la voie ferrée.
17 heures : Des manifestants se sont rendus sur la bassine de Cramchaban en Charente-Maritime. Des dégradations ont été commises sur les bâches. Elles ont été découpées puis incendiées.
18 h 15 : La préfecture des Deux-Sèvres informe dans un communiqué que les manifestants présents sur le secteur de Mauzé-sur-Le Mignon ont procédé à des actes violents sur les forces de l’ordre, afin de contourner les dispositifs mis en place, occasionnant trois blessés chez les gendarmes avant de dégrader une retenue de substitution située dans la commune de Cranchaban.
Le préfet des Deux-Sèvres condamne ce recours unilatéral à la violence et souhaite un retour rapide au calme.