Pourquoi ? Parce que le temps est venu pour les forces de gendarmerie de se redéployer.« Le maillage date de la fin du XIXe siècle. À l’époque, les patrouilles se faisaient à cheval », explique le commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Loire. Le but de cette réorganisation entamée au 1er janvier 2014 est de « faire coïncider le maillage de la gendarmerie avec les bassins de vie et de délinquance ».
Trois brigades à bout de souffle
Les secteurs de Pinols, Champagnac-le-Vieux, et Monistrol-d’Allier, se vident chaque année un peu plus de leurs habitants. Résultat, les trois minuscules brigades (trois gendarmes logent à Pinols, trois autres à Champagnac-le-Vieux, et quatre à Monistrol-d’Allier) ont peu d’interventions. C’est à la brigade de Pinols que revient la palme. En 2013, ses gendarmes ont été appelés trente fois dans les neuf communes du territoire. À Champagnac-le-Vieux, ils totalisent 50 interventions sur leur secteur (il couvre également neuf communes), et 53 à Monistrol-d’Allier (huit communes). C’est peu quand on sait que l’ensemble des gendarmes de Haute-Loire sont intervenus 7 801 fois l’an dernier.
Concrètement, leur fermeture « ne devrait pas changer grand-chose », garantit le colonel Patoux. Deux d’entre elles (Pinols et Champagnac-le-Vieux) fonctionnement au ralenti. Depuis quelque temps, elles n’accueillent le public que sur rendez-vous. De son côté, la brigade de Monistrol-d’Allier ouvre trois ou quatre jours par semaine. Ces brigades servent surtout de « dortoirs » aux quelques gendarmes qui s’y trouvent et font des « allers et venues » vers le centre opérationnel de la gendarmerie (COG) le plus proche. Leur fermeture permettrait à la fois, de réduire les coûts de fonctionnement et de « gagner du temps opérationnel », souligne le commandant du groupement.
“Envoyer du bleu rapidement”
« Le gros avantage » de cette réorganisation, c’est le maintien des effectifs. Les gendarmes concernés rejoindraient leur centre opérationnel. Ceux de Pinols seraient redéployés à Langeac, ceux de Champagnac-le-Vieux à Brioude, et ceux de Monistrol-d’Allier, à Costaros. « Il est plus facile de commander un service avec des effectifs regroupés. Le but est d’envoyer du bleu le plus vite possible sur le terrain », commente le commandant du groupement. En moyenne, les gendarmes interviennent en 12,39 minutes et 30 minutes maximum. En regroupant ses forces, la gendarmerie espère gagner en efficacité et promet de veiller à ce qu’aucun secteur ne soit « abandonné ». Réétudiés à Paris, ces projets ne seront pas validés par le Ministère de l’Intérieur avant l’été 2016.
Ophélie CREMILLIEUX |