Télévision : reportage au PI2G de Dijon sur M6
Les PI2G sont des unités spécialisées dans l’intervention (forcenés, interpellations à risque, opérations antiterrorisme etc.) Celui de Dijon, auquel nous avions consacré un reportage exclusif lors de sa création, il y a deux ans compte une vingtaine d’hommes et est installé au quartier Deflandre, siège de la région de gendarmerie de Bourgogne. Son territoire d’action couvre tout l’est de la France.
DIJON – GIGN Avec les “super gendarmes” qui s’installent
Une nouvelle unité de gendarmes s’installe à Dijon : le peloton d’intervention interrégional de la gendarmerie, spécialisé dans les missions à haut risque, a été sélectionné et formé par le GIGN.
Trois cent cinquante candidats, 24 sélectionnés, 15 qui ont achevé les 8 semaines de formation avec les spécialistes du GIGN (quatre se sont eux-mêmes radiés et cinq ont été éliminés sur des problèmes physiques ou tactiques) : voici formée l’ossature du PI2G (Peloton d’intervention interrégional de la gendarmerie) qui s’installe depuis hier au quartier Deflandre, siège de la légion de gendarmerie de Bourgogne, à Dijon.
Nous les avons rejoints à la caserne du GIGN, un lieu discret et ultraprotégé, au camp de Satory, près de Versailles, et sur le site de Beynes, dans la ferme de Hurlevent, lieu d’entraînement des gendarmes d’élite.
« Cassez-vous ! Je tue tout le monde »
« Non je me rendrai pas ! J’en ai rien à f… ! Cassez-vous ! Cassez-vous ! Je tue tout le monde ! » C’était la dernière chance des preneurs d’otages. Venus d’on ne sait où, deux coups de feu claquent, presque simultanément. Deux cibles tombent. A peine le temps de comprendre que deux personnes ont été abattues que déjà le groupe d’assaut, bouclier balistique en avant, enfonce la porte de l’habitation. Les gendarmes se ruent à l’intérieur. Hurlements, grenades. Moins d’une minute plus tard, ils ressortent, tenant fermement le dernier preneur d’otages, protégés par leurs collègues restés à l’extérieur.
Nouvel exercice, quelques minutes plus tard : deux trafiquants d’armes sont neutralisés en pleine rue alors qu’ils viennent de procéder à une transaction. La scène, là encore, n’a souffert aucune improvisation : les gendarmes ont surgi de la camionnette banalisée, ont sauté sur les trafiquants, les ont menottés et embarqués en moins d’une minute, malgré leurs protestations et leur résistance.
Après une impitoyable sélection, après une éprouvante formation de 8 semaines, à l’intensité rare, les gendarmes du PI2G de Dijon viennent de montrer à leurs instructeurs et au général Orosco, le “patron” du GIGN, qu’ils étaient aptes à remplir les missions qui leur seront confiées.
Leurs missions ? Forcené, prise d’otage familiale, escorte de détenus particulièrement dangereux, arrestation à risque en domiciliaire, protection de personnalités sensibles. Leur territoire ? Les cinq régions de l’Est de la France : Bourgogne-Franche-Comté, Lorraine, Alsace, Champagne-Ardennes. Mais ils ont une compétence nationale et peuvent être appelés à travailler, par exemple pour des filatures délicates en soutien de groupes d’enquête, ou au profit du GIGN, sur tout le territoire national.
Placé sous l’autorité opérationnelle du GIGN, le PI2G, rattaché organiquement à l’escadron de gendarmerie mobile de Dijon, recevra ses missions des autorités locales (magistrats, préfets, administration pénitentiaire, gendarmerie nationale).
Il comprend une trentaine d’hommes, dont trois officiers, qui se relaieront par équipes d’intervention de façon à ce que 24 heures sur 24 et 365 jours par an, un groupe de 10 soit opérationnel et “sur roues” dans les 30 minutes suivant une alerte.
L’installation des nouveaux “super gendarmes” a commencé hier à Dijon. Mais le PI2G ne sera opérationnel qu’au 1er novembre : il lui faut recevoir la totalité de son équipement, de son armement, très spécifiques, de ses moyens de protection et de communication, eux aussi extrêmement sophistiqués, et une dizaine de gendarmes affectés dans la nouvelle unité dijonnaise ne la rejoindront qu’au cours du mois d’octobre. Ils se trouvent pour la plupart déjà en mission à l’étranger avec d’autres unités.
Le général Orosco, patron du GIGN : « Il y a un vrai métier de l’intervention »
« Il y a un vrai métier de l’intervention, et il y a une réelle attente pour des unités de haut niveau. Nous devions densifier l’architecture d’intervention dans toute la France. Il nous fallait une réponse de proximité. Dijon accueille le troisième PI2G après ceux d’Orange et Toulouse, et ces hommes, qui forment désormais une équipe soudée et prometteuse, seront regardés comme des spécialistes de l’intervention. Ils sont attendus par les autorités, et notre système architectural existe maintenant pleinement. Il est déjà reconnu. »
Pour ce qui est du travail du PI2G de Dijon, le général Orosco a rappelé qu’il était « placé sous contrôle opérationnel du GIGN. Le GIGN est toujours présent, et le PI2G de Dijon dispose d’une hotline, joignable à tout moment. Ce n’est pas se rabaisser que chercher un avis, une expertise. Nous avons une expérience qu’ils n’ont pas. »
Le commandant du GIGN s’était auparavant adressé aux membres du PI2G de Dijon, en leur rappelant les deux qualités indispensables dont il leur allait falloir faire preuve : « La confiance et l’humilité. Confiance en vous mais aussi confiance entre vous, pour que vos employeurs aient confiance en vous. Humilité parce que les situations, telles que vous les avez vues aux briefings ou pendant votre formation, ne seront jamais celles auxquelles vous serez confrontés sur le terrain. Vous exercez un métier dangereux, ne l’oubliez jamais. Et n’oubliez jamais que sans entraînement il n’y a pas d’efficacité. Vous allez découvrir une fabuleuse aventure, celle de la création d’une unité. Il vous reste à prendre pleine possession de cette unité et de vos missions. Ces missions, je vous en souhaite beaucoup, et beaucoup de réussite ! »