Tarn-et-Garonne : grâce à son nouveau drone, la gendarmerie entend prendre de la hauteur
Publié le 10/09/2019 à 19:30
La préfecture de Tarn-et-Garonne a récemment doté le groupement de gendarmerie d’un drone, lui permettant ainsi de renforcer ses outils de surveillance sur le territoire. Une démonstration a été assurée par les militaires ce mardi sur l’autoroute A62.
« Souriez, vous êtes observés ! », aurait-on pu lancer aux automobilistes qui ont emprunté l’autoroute A62 ce mardi 10 septembre entre Toulouse et Montauban. Ils l’ignoraient certainement, mais la gendarmerie de Tarn-et-Garonne avait mis en place de gros moyens pour communiquer sur son nouveau dispositif reçu le 20 août dernier : un drone dernière génération. Un outil d’une valeur de 4 000 euros acheté sur des fonds préfectoraux qui va permettre aux gendarmes d’avoir une vision des airs de situations sur lesquelles ils vont pouvoir intervenir.
Ce mardi donc, le drone était dévoué à des contrôles routiers. « Nous l’utilisons aujourd’hui pour ce que l’on appelle la sécurité des mobilités, explique le capitaine Blanc, patron de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR). Ce n’est pas destiné à appréhender d’éventuels excès de vitesse, mais bien à vérifier par exemple que les poids lourds respectent les distances de sécurité entre eux. Les gendarmes, tout comme les patrouilleurs de Vinci Autoroutes, ont déjà été victimes d’accidents suite à des non-respects de distances de sécurité », détaille-t-il.
« Pas exclusivement destiné à la sécurité routière »
« Mais ce n’est pas exclusivement destiné à la sécurité routière et à verbaliser les automobilistes, reprend d’emblée le colonel Ronde, patron des gendarmes du département. Nous découvrons peu à peu toutes les utilisations que nous pouvons en faire. Il pourra nous servir pour rechercher des personnes disparues ou suspectées de délinquance, à sécuriser des zones précises, à surveiller des manifestations, bref, à s’insérer plus globalement dans l’exécution de beaucoup de nos missions du quotidien. » Il fut par exemple utilisé pour sécuriser le périmètre lors de la visite de la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon à Saint-Antonin-Noble-Val, à la fin du mois d’août.
800 grammes de technologie
À l’heure actuelle, seul le gendarme Kenny est en mesure de piloter l’appareil, puisqu’il a été spécifiquement formé pendant trois semaines pour prendre les commandes du drone. D’autant que de par son parcours personnel, le militaire a déjà piloté des avions. « Le drone dispose d’une nacelle auto stabilisée qui lui permet de rester droit, d’un objectif très haute définition 4K et d’un GPS qui lui permet le cas échéant de revenir aux coordonnées de décollage », explique le militaire membre du Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) de Montauban. L’outil, qui pèse environ 800 grammes, dispose de trois batteries à bord d’une autonomie d’environ 30 minutes chacune. « Nous pouvons voir en temps réel sur une tablette ou un smartphone les images filmées par les caméras et repérer ainsi d’éventuelles contraventions ou délits routiers, pour le cas qui nous intéresse aujourd’hui. »
Malheureusement, au moment de faire la démonstration au préfet Pierre Besnard, venu aux alentours de 15 heures, la pluie s’était invitée. « Même s’il y a quelques contraintes, le drone va permettre d’élargir le champ des possibles, assure le préfet. Du moment que ça peut servir, je n’ai aucun état d’âme à ce qu’on l’utilise. Il va prendre de plus en plus de place dans la surveillance de l’ordre public. » Avec, évidemment, l’obligation de respecter le domaine privé.
Plusieurs verbalisations
Malgré la pluie et leur drone cloué au sol, les gendarmes ont procédé à plusieurs prises durant l’après-midi d’hier. Un automobiliste a été flashé à 162 km/h sur l’A62, au lieu des 110 réglementaires par temps de pluie. Il a donc été intercepté par les militaires au péage de Montauban-sud, à Bressols.
Plus rare, un poids lourd s’est fait arrêter pour des vitres trop opaques : l’opacimètre affichait quasiment 90 % au lieu des 30 % d’opacité légale. Enfin, des distances de sécurité non respectées ont valu des verbalisations à certains automobilistes.