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Tarn: affrontements autour du site du barrage de Sivens

CRÉÉ : 01-09-2014 14:27

ENVIRONNEMENT – Alors que les travaux de déboisement en vue de construire un barrage sont autorisés dès ce lundi, une centaine d’opposants multiplie les actions pour bloquer le chantier. Une intervention des forces de l’ordre était attendue lundi matin.

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Les opposants au projet de barrage de Sivens occupent les lieux depuis plusieurs mois.Photo : AFP/Gabalda

Des échauffourées ont eu lieu lundi matin à Sivens. Le face-à-face entre manifestants et forces de l’ordre ont donné lieu à plusieurs escarmouches alors que doit débuter le déboisement de la zone. « Des barricades ont été enflammées, les forces de l’ordre ont essuyé des tirs de cocktails Molotov, de pétards agricoles, de gros pavés » a indiqué le lieutenant-colonel Renier, qui a fait état de trois interpellations et d’un gendarme blessé.

Tension confirmée par Ben Lefetey, porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet. « Les CRS ont chargé, des gaz lacrymogènes sont utilisés, il y a des blessés légers. Des tronçonneuses abattent une cabane et les premiers arbres ».

Soutien de certains agriculteurs

Les opposants au projet ont reçu le soutien d’agriculteurs qui ont tenté d’entraver l’approche des bûcherons du Conseil général. Mais ces derniers ont quand même pu commencer à abattre les arbres en milieu de matinée. Un rassemblement devant le Conseil général devait être organisé dans l’après-midi par le collectif.

L’exemple de Notre-Dame-des-Landes

Depuis trois ans, sur cette zone humide, le conseil général et la préfecture du Tarn rencontrent une forte opposition contre leur projet de retenue d’eau sur le Tescou destiné notamment à l’irrigation de champs de maïs et dont l’emprise s’étendra sur 48 hectares. Deux collectifs d’opposants multiplient les actions sur le plan juridique et via des occupations successives de ce qu’ils ont baptisé « zone à défendre », comme à Notre-Dame-des-Landes.

Jusqu’ici les actions restaient pacifiques. Mais la tension est montée d’un cran la semaine dernière. Mercredi, les gendarmes se sont affrontés avec certains occupants. « Il y a eu des jets de cocktails molotovs et trois interpellations », indiquait-on à la préfecture du Tarn. Devant le conseil général, d’autres militants, qui rejettent l’action violente, ont entamé une grève de la faim illimitée pour demander un dialogue avec son président Thierry Carcenac. Pour Christian Conrad, naturaliste et membre du collectif d’opposant, « ce projet détruira une zone humide unique et avec elle une quinzaine d’espèces patrimoniales, classées sur la liste rouge des espèces protégées. C’est une perte impossible à reconstituer même avec un projet de compensation. »

La préfecture défend une « position de fermeté »

Du côté de la préfecture, le secrétaire général Hervé Tourmente défend un projet « d’utilité publique qui a suivi tout le cursus réglementaire. Les 13 hectares de zones humides qui seront noyés seront reconstitués sur 19 hectares et un strict suivi des espèces sera opéré ». Alors qu’un parking et des travaux de terrassement ont déjà été entrepris, la préfecture estime que « cette opposition ne remet pas en cause le projet ». Et défend aujourd’hui « une position de fermeté pour assurer la sécurité des personnes qui vont travailler sur place. Quand on nous jette des cocktails molotovs la position n’est plus au dialogue ».

Le projet en chiffres

Le barrage va noyer une zone de 30 hectares, dont 13 hectares de zones humides protégées.
Le projet est estimé à 8,4 millions d’euros, dont 80% des fonds proviennent de l’Union Européenne, avec une mise en eau en 2015 et une capacité de 1,5 millions de mètres cubes d’eau destinés notamment à 25 producteurs de maïs.

Sourcemetronews www.metronews.fr

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