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Le - Sur l’A 10, les gendarmes allient prévention et fermeté

Sur l’A 10, les gendarmes allient prévention et fermeté 

«La Croix» a passé une journée aux côtés du peloton de gendarmerie autoroutier de Saint-Arnoult-en-Yvelines et de la Brigade rapide d’intervention (BRI), vendredi 22 août.

24/8/14 – 16 H 10
La Brigade rapide d’intervention, postée en évidence sur l’autoroute, contrôle la vitesse des véh...

La Brigade rapide d’intervention, postée en évidence sur l’autoroute, contrôle la

vitesse des véhicules à l’aide d’un radar laser (ANTONIN WEBER POUR LA CROIX).

 

Contrôle de vitesse automatique, prévention en uniforme, détection des mauvais comportements en voiture banalisée : les forces de l’ordre se rendent tantôt visibles, tantôt invisibles pour limiter les risques d’accident.

Briefing sur le parking du peloton de gendarmerie autoroutier de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Il est 14 heures, et le trafic se densifie sérieusement autour de la barrière de péage la plus grande d’Europe, sur l’A10 qui relie Paris à Bordeaux. Les majors Dervaux et Donzallaz donnent leurs instructions. Ce vendredi 22 août, 17 militaires du peloton seront sur le terrain pour sécuriser les 68 km d’autoroute situés dans leur zone d’intervention. Un tronçon particulièrement dangereux en cette période estivale.

« Notre priorité numéro un, aujourd’hui, c’est la lutte contre la somnolence, après de longs trajets », explique David Dervaux, adjoint au commandant de l’escadron départemental de sécurité routière des Yvelines. Ensuite, il y a la surveillance des mauvais comportements. La vitesse, c’est important, mais cela vient seulement en troisième position. »

À bord d’une voiture banalisée, une équipe s’insère incognito dans le trafic et adopte une allure légèrement supérieure à la vitesse autorisée. Ainsi, les gendarmes peuvent observer plus facilement les automobilistes. « Le but, c’est de détecter certaines fautes de comportement mais aussi de réveiller un peu, lorsque nous nous signalons enfin, les automobilistes en hypovigilance », explique l’adjoint au commandant du peloton, Yannick Donzallaz, qui tient le volant.

METTRE DE L’ORDRE DANS LE TRAFIC

Au fil des dépassements, les militaires mettent de l’ordre dans le trafic. Ils demandent aux automobilistes de respecter les distances de sécurité, de se rabattre sur la droite pour ne pas provoquer de dangereux slaloms entre les files. Surtout, ils font la chasse aux conducteurs pendus à leur portable. « Je vous assure, je ne téléphonais pas, je regardais l’heure », tente un jeune homme arrêté sur une issue de service. Rien à faire, il avait le téléphone en main. L’infraction se traduit par 90 € d’amende et trois points de moins sur le permis.

D’autres équipes s’affichent ostensiblement. C’est le cas de la patrouille de motocyclistes, postés bien en évidence avec leurs jumelles au niveau de Longvilliers (Yvelines). Un radar à sanction automatisée a également été placé à Briis-sous-Forges, avec le flash, même en plein jour. Et la Mégane RS, véhicule vedette de la Brigade rapide d’intervention (BRI), stationne bien en évidence un peu plus loin, sur une voie de service. Les gendarmes comptent sur la diffusion de l’information entre automobilistes, qui se font des appels de phares et utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour signaler la présence policière. « Les systèmes d’avertissement comme Coyote ou Waze ont un effet plutôt positif. Ils permettent de ralentir la circulation dans une zone à risques », explique l’adjudant-chef de la BRI, Philippe Bombail.

DES EXCÈS DE VITESSE FRÉQUENTS CHEZ LES RESSORTISSANTS DE L’UNION EUROPÉENNE

Cet après-midi, plusieurs automobilistes ont été verbalisés pour excès de vitesse. Un jeune conducteur en provenance d’Auvergne a été arrêté alors qu’il se dirigeait vers le Pas-de-Calais à une vitesse de 191 km/h. Sa voiture a été immobilisée et son permis suspendu 72 heures en attendant la décision du parquet.

Larisa, une femme biélorusse d’âge mûr, roulait quant à elle à 168 km/h.« Je n’avais pas conscience d’aller aussi vite. Dans mon pays, on peut rouler à 180 km/h sans difficulté », argumente-t-elle en vain. Ce sera pour elle deux points de moins sur le permis et 90 € d’amende.

«Dans mes statistiques, 8 personnes sur 10 qui font de très grands excès de vitesse sont des ressortissants d’autres pays de l’Union, les Français, eux, commencent à comprendre», déclare Philippe Bombail.

LES GENDARMES SUR LE TERRAIN JOUR ET NUIT

Progrès techniques, peur du radar, hausse du montant des amendes, campagnes de sensibilisation… Dans l’ensemble, les vitesses sont bien mieux respectées qu’autrefois. Les gendarmes avancent aussi des raisons moins connues pour expliquer le changement des comportements, comme la multiplication des actions préventives au sein des entreprises, à la demande des patrons. « Il faut aussi dire qu’en temps de crise, rouler moins vite permet d’économiser », fait valoir Yannick Donzallaz.

À Saint-Arnoult, la circulation atteint son pic entre 15 heures et 16 heures, avec 5 609 véhicules dans le sens des retours, puis elle décroît lentement au fil de la soirée. Pour les gendarmes, le travail ne s’arrête jamais : six hommes resteront sur le terrain toute la nuit avant que l’activité ne reparte de plus belle. Pour l’heure, le peloton n’a eu aucun accident mortel à déplorer sur sa portion, cet été.

Pour samedi 30 août, Cofiroute prévoit des affluences encore plus fortes. Sur l’A10, le peloton sera épaulé d’un hélicoptère de la section aérienne régionale équipé d’une caméra pour détecter les comportements dangereux.

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La mortalité routière en baisse régulière

Le nombre de tués sur les routes de France baisse régulièrement depuis 1972, année qui a vu près de 18 000 personnes mourir dans des accidents de la circulation. En 2013, le nombre de morts sur les routes avait connu une baisse record de 10,5 % pour se situer à 3 268.

Après avoir diminuéen janvier et février 2014, le nombre de personnes tuées a de nouveau augmenté en mars (+ 28 %), avril (+ 8 %), mai (+ 15,2 %)  et juin (+ 3,8 %).

Grâce notamment à la présence de près de 15 000 gendarmes et policiers sur l’ensemble du réseau lors du week-end prolongé du 14-Juillet, le nombre d’accidents mortels sur les routes a heureusement chuté de 11,6 % le mois dernier par rapport à la même période de 2013 (304 contre 344 morts). Il s’agit du mois de juillet le moins meurtrier depuis soixante ans.

Le but du gouvernement est de faire passer le nombre annuel des victimes de la route sous la barre des 2 000 personnes à l’horizon 2020.

Jean-Baptiste François  

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