« Il s’agit d’une première étape avant le déploiement d’une brigade territoriale autonome de contact, début 2019 », souligne le chef d’escadron Laisney, commandant la compagnie de gendarmerie de Plourin-lès-Morlaix.
Cette dernière aura vocation à reconquérir les cœurs en renouant le dialogue avec la population. Et ce, sur un territoire comprenant aussi les communes voisines de Locmélar, Saint-Sauveur et Commana. Soit un bassin de vie d’environ 5 000 habitants.
« Inverser la tendance »
Concrètement, depuis le 1er octobre, deux des sept militaires de la brigade de Sizun, placée sous le commandement de l’adjudant-chef Bonneau, sillonnent le secteur à pied ou à vélo électrique. Sauf urgence, ils n’assurent pas d’interventions et les procédures judiciaires sont réduites afin qu’ils puissent remplir efficacement leur mission : être vus. Cinq jours sur sept mais tous les week-ends. Le binôme changera tous les mois.
La lourdeur des tâches administratives et judiciaires a fait en sorte que, ces dernières années, le gendarme était davantage à son bureau que sur le terrain.
« Le contact n’avait pas été perdu, précise le commandant Laisney. Mais la lourdeur des tâches administratives et judiciaires a fait en sorte que, ces dernières années, le gendarme était davantage à son bureau que sur le terrain. Notre but est d’inverser la tendance ».
Présence sur deux-roues bien perçue
Pour les gendarmes Durand et Masson, 22 et 26 ans, qui essuient actuellement les plâtres, cette nouvelle mission sonne comme un retour aux fondamentaux. « Le terrain, c’est notre ADN. Et en se réappropriant la population, on change aussi notre image ». Force est de constater qu’au marché hebdomadaire de Sizun, ce mercredi, leur présence sur deux-roues a été plutôt bien perçue, une fois passé l’étonnement. « Le vélo fait partie d’un mode de locomotion parmi d’autres, indique le commandant Laisney. Il sera surtout utilisé l’été, dans les zones d’affluence touristique. Mais il faut bien avouer qu’à l’instar des patrouilles à pied, ça favorise le contact ». De fait, le dialogue s’est vite instauré entre les forces de l’ordre et des badauds souriants. Et rassurés.
Outre les vélos électriques, la brigade de Sizun a aussi été dotée d’un véhicule tout-terrain, afin de pouvoir sillonner des endroits difficiles d’accès, tels que le Menez Meur. Ainsi que de moyens radios.
Accessibles, les gendarmes n’en demeurent pas moins armés et équipés de gilets pare-balles lorsqu’ils patrouillent. Même à vélo. Et qu’on se le dise, en cas de flagrant délit, ils ne resteront pas les bras croisés.