Sarlat : relaxe pour le gendarme qui avait prévenu un homme d’une plainte imminente contre lui
Le procès a eu lieu le 10 mai dernier. La justice a tranché ce mercredi
Il n’était pas présent à l’énoncé du délibéré. Mercredi après-midi, un gendarme de 43 ans a été relaxé par le tribunal correctionnel de Bergerac. Il avait comparu, le 10 mai, dans une singulière affaire de révélation d’information sur une enquête à une personne susceptible d’être impliquée.
En septembre 2014, le prévenu avait reçu, à la gendarmerie de Sarlat, un homme, semble-t-il victime de coups et désireux de porter plainte. Le gendarme lui avait conseillé de consulter un médecin pour établir un certificat médical au préalable.
Enregistrement
Quelques jours plus tard, le même gendarme passait un coup de fil à l’auteur présumé des coups, lui signalant qu’il allait être visé par une plainte. Plainte qui n’est jamais venue.
En revanche, la conversation téléphonique a été dûment enregistrée, car l’interlocuteur avait été placé sur écoute dans le cadre d’un « gros dossier économique instruit à Bordeaux », a précisé le procureur Frédérique Dubost à l’audience.
À la barre, le gendarme s’était efforcé de relativiser la portée d’un tel geste, assurant avoir agi « pour calmer la situation » et écartant toute « pression sur la victime » de la part de l’auteur présumé des coups.
« Ça fait des années que nous faisons cela pour temporiser », a souligné le prévenu au cours de son procès.
Le procureur Frédérique Dubost, durant l’audience du 10 mai, a eu beau assimiler le Sarladais à « la Petite Corse » – reprenant l’expression d’un ancien patron de la police judiciaire de Périgueux – et requérir deux mois de prison avec sursis contre le prévenu, les explications de ce dernier ont suffi à convaincre le tribunal.