SAINT-QUENTIN Ils mettent les bouchées doubles contre la délinquance
PUBLIÉ LE 23/01/2015
Policiers et gendarmes s’appuient de plus en plus sur l’esprit citoyen de chacun pour diminuer, tant que faire se peut, les incivilités qui gâchent le quotidien.
Pas plus tard que jeudi soir 22 janvier, un raid nocturne de cambriolages a été perpétré dans le sud du Saint-Quentinois. Les gendarmes ont été alertés et le colonel Mendes, patron de la gendarmerie dans l’Aisne, a envoyé une alerte, via l’application « Alerte cambriolage », disponible gratuitement en téléchargement.
« En milieu rural, on se sent un peu seul dans nos communes », a lancé Marie-Hélène Jeanjean, maire de Savy, rejoint quelques minutes plus tard par l’un de ses adjoints, sans langue de bois. « Vous (les gendarmes), vous n’êtes pas assez nombreux. » De quoi faire sourire jaune préfet et procureur, bien au fait des baisses régulières des effectifs. Mais point de place pour la sinistrose après les événements tragiques de Charlie Hebdo.
La police municipale
patrouille de nuit
La participation citoyenne donc, consiste à remonter des informations. Une voiture suspecte aperçue dans un village, des soupçons de repérage et hop, un appel au 17. Mais attention à ne pas se méprendre.
Le préfet, Raymond Le Deun, insiste : « Des esprits mal informés disent que la participation citoyenne, c’est de la délation. Sans ça, il n’y a pas de bonne police, ni de gendarmerie. L’information est indispensable. Ce n’est pas une milice citoyenne, il faut se garder de tout amalgame. » Ce dispositif semble faire ses preuves. Voilà donc pour les campagnes.
En ville, la démarche est différente, mais l’esprit est le même. La Ville de Saint-Quentin s’apprête à déployer de nouvelles caméras de vidéosurveillance, notamment dans les quartiers.
Il y en a 104 actuellement et l’accent sera mis cette année sur des caméras mobiles. Eh oui, les réunions mensuelles dans les quartiers servent aussi à deviser sur les soucis rencontrés, comme par exemple les vols à la roulotte, les cambriolages et les vols par ruse dont sont victimes bon nombre de personnes âgées.
Des dispositifs existent depuis quelque temps. Une jeune femme a beaucoup travaillé auprès des seniors pendant son service citoyen. Celles et ceux qui en font la demande peuvent être accompagnés pour aller retirer de l’argent. La police municipale est aussi mise à contribution. Des agents vont patrouiller la nuit désormais, en plus des médiateurs qui sillonnent les halls d’immeuble. C’est de la prévention, certes, mais aussi du renseignement.
L’accent est aussi mis sur les travaux d’intérêt général. Le procureur les voit d’un bon œil et le tribunal condamne de plus en plus de cette manière les auteurs de dégradations. « L’objectif, c’est de faire réfléchir les délinquants », note le procureur. Sur le papier, ces dispositifs reçoivent l’aval de tous.
Mais attention « aux écueils à éviter », a insisté le préfet, comme une réunion annuelle « où on se congratule en attendant l’année prochaine » ou des actions « trop intellectuelles » marquées par « beaucoup de répression et beaucoup de prévention ». C’est là où se situent les difficultés d’autant plus que des comptes seront à rendre aux premiers concernés : les habitants.
GUILLAUME CARRÉ