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Le - SAINT-LAURENT DU MARONI Prison ferme requise contre l’homme à l’origine des émeutes

SAINT-LAURENT DU MARONI

Prison ferme requise contre l’homme à l’origine des émeutes

T. F.                                                                                                                     Mercredi 16 novembre 2016
Prison ferme requise contre l'homme à l'origine des émeutes

Boris Chong-Sit, avocat de la défense, a plaidé la relaxe pour son client (TF)

Le procureur de la République a requis une peine de dix-huit mois de prison à l’encontre de Fabrice Magloire, dont l’interpellation, en septembre, a engendré une nuit d’émeutes dans la ville. Le verdict tombera le 13 décembre.
Dix-huit mois de prison ferme. Telles sont les réquisitions prononcées hier matin par le procureur de la République à l’encontre de Fabrice Magloire. Le Saint-Laurentais n’avait pas voulu se soumettre à un test d’alcoolémie après avoir refusé d’arrêter son véhicule lors d’un contrôle routier, le 13 août. Un mois plus tard, son interpellation à son domicile, jugée violente par sa famille, avait déclenché une nuit d’émeutes dans la ville sous-préfecture.
Relâché le 15 septembre après avoir été auditionné par le procureur, l’homme âgé de 43 ans était convoqué hier matin devant le tribunal correctionnel de Cayenne. L’audience, qui s’annonçait sulfureuse, s’est en réalité déroulée dans la sérénité. Le président du tribunal a néanmoins rapidement pris soin d’installer son autorité dans la salle d’audience.
« VOUS N’ALLEZ PAS ME REFAIRE LES ÉMEUTES! »
En effet, peu de temps après l’ouverture des débats, il a repris avec fermeté un membre de l’auditoire qui venait de se manifester en lui lançant : « Vous n’allez pas me refaire ici les émeutes de Saint-Laurent! Si vous n’avez pas la capacité de garder le silence, vous sortez. » Dès lors, la dizaine de personnes venues soutenir le prévenu ont su respecter les conventions inhérentes à un procès.
Dans un premier temps, l’avocat du prévenu, Me Boris Chong-Sit, a déposé deux requêtes en annulation de la procédure. L’une afin de contester la validité de l’appareil utilisé par gendarmes afin d’établir la vitesse du véhicule supposément conduit par son client le 13 août. L’autre pour souligner qu’à plusieurs reprises, la compagne du prévenu a affirmé que c’était elle qui était au volant de la voiture le jour des faits.
Pour mémoire, cette affaire pourrait être considérée comme relativement banale en terme d’infraction routière. Une voiture est contrôlée à une vitesse de 135 km/h dans une zone limitée à 90. Son conducteur n’obtempère pas lorsque les gendarmes lui demandent de s’arrêter. Mais lorsqu’il est pris en chasse par une patrouille de la gendarmerie, il s’arrête sur le bas-côté. C’est à ce moment que les versions divergent.
Selon les gendarmes, si la compagne du prévenu est au volant lorsque la voiture s’arrête, c’est bien l’homme de 43 ans qui aurait été aux commandes quelques minutes plus tôt. Une version contestée par le prévenu ainsi que par son amie.
SON AMIE AFFIRME QUE C’EST ELLE QUI CONDUISAIT
Par ailleurs, l’avocat de la défense souligne les a priori dont son client aurait été victime tout au long de la procédure. Il insiste notamment sur des éléments fournis par des gendarmes qui seraient, selon lui, « peut-être pas sincères » . Pour étayer son propos, il évoque deux plaintes déposées auprès du procureur de la République.
La première concerne les blessures supposément infligées par un chien policier à la soeur du prévenu le soir de l’arrestation. La seconde évoque les arguments avancés par un gendarme afin de justifier le déploiement de force nécessaire lors de l’interpellation. Il cite le chef de la police municipale de Saint-Laurent, le major Thomas, qui réfute avoir jamais affirmé à la gendarmerie que le prévenu détenait des armes à son domicile. « Ce n’est pas le procès de mon client contre les gendarmes, a-t-il pris soin de tempérer, mais il y a parfois des errements dans les procédures. » De plus, il mentionne un « historique » entre le prévenu et le gendarme à l’origine de l’arrestation.
Si le prévenu a reconnu avoir proféré des insultes envers un gendarme, son avocat estime qu’il devra être relaxé pour tous les autres faits : l’excès de vitesse, le refus d’obtempérer et le refus de se soumettre au contrôle d’alcoolémie. Le tribunal rendra sa décision le mardi 13 décembre.
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