Sablé-sur-Sarthe Un gendarme spécialisé dans les violences intrafamiliales
Les violences intrafamiliales représentent une part croissante de l’intervention des gendarmes. Certains sont spécialisés dans ce domaine comme l’adjudant Beau de Sablé-sur-Sarthe
26/05/2015 à 12:56 par Julie Hurisse
« Les violences intrafamiliales, c’est notre premier domaine d’intervention. » En Sarthe, comme dans beaucoup d’autres départements, les violences intrafamiliales (VIF) font partie des interventions les plus nombreuses des gendarmes.
A Sablé, huit gendarmes sur 30 sont spécialisés dans ce domaine, dont l’adjudant Sébastien Beau, qui est le plus ancien VIF de la brigade.
« En brigade, nous sommes multicartes, nous faisons de la police de la route mais nous intervenons aussi sur des violences, des vols, des problèmes dans des sociétés pour du travail irrégulier, des escroqueries…”, détaille-t-il.
Les gendarmes suivent aussi des formations pour se spécialiser. L’adjudant Beau a choisi de se spécialiser dans le travail irrégulier mais aussi dans les violences intrafamiliales. «J’ai suivi une formation avec le planning familial et la Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile. »
Tous les gendarmes sont aptes à intervenir lors de violences familiales mais l’adjudant Baux est tenu au courant. « Je peux intervenir ensuite si quelque chose doit être fait. » Il peut par exemple saisir l’assistante sociale. « Nous avons trois assistantes sociales référentes gendarmerie dans le département, une par compagnie. »
« Des interventions souvent liées à l’alcool »
Dans 70 % des cas, l’intervention des gendarmes n’aboutit pas à une arrestation. « C’est plus un appel à l’aide suite à un différend. On fait quand même un message d’intervention qui est transmis au Mans et à l’assistante sociale. » La travailleuse sociale peut alors, si la situation le nécessite, prendre contact avec la famille et proposer ses services. « La priorité va aux familles où se trouvent des enfants en bas âge », détaille l’adjudant Beau. Des interventions qui peuvent éviter que des situations se reproduisent et s’aggravent.
Les interventions sont la plupart du temps liées à l’alcool. « Six ou sept interventions sur dix sont liées à ce fléau. » Et ce n’est pas uniquement le fait des hommes. « On constate que les femmes s’alcoolisent de plus en plus. »
Les maires et le CISPD, des partenaires
Si tous les gendarmes interviennent lors de violences, la formation “VIF” permet au militaire de savoir repérer certains signes « de violences psychologiques, économiques ou sexuelles » pour pouvoir mieux les stopper.
Des violences qui peuvent être détectées par d’autres. Le CISPD a récemment fait éditer une plaquette pour mieux lutter contre les violences intrafamiliales, plaquette mise en place avec tous les partenaires dont les gendarmes. Le CISPD est un des partenaires de la gendarmerie.« Ils nous sollicitent en cas de suspicion de violence. Les gens discutent plus facilement avec eux et vont plus facilement se confier. » Les maires sont aussi souvent en première ligne. « Nous sommes en contact permanents avec eux. En milieu rural, ils sont souvent plus à même de connaître des situations conflictuelles dans les familles. »