Samedi 19 juin 2021 09:41
Rave party à Redon. Cinq personnes en garde à vue après les affrontements de la nuit …
Près de 1 500 personnes s’étaient réunies à Redon (Ille-et-Vilaine), vendredi 18 juin 2021, pour participer à une rave party. Des centaines de gendarmes étaient déployés sur place pour empêcher l’installation de système son. De violentes échauffourées ont duré toute la nuit. Un jeune homme de 22 ans a eu la main arrachée. Cinq gendarmes ont été blessés, dont deux transportés à l’hôpital de Redon. Cinq personnes ont été placées en garde à vue.
Environ 1 500 personnes s’étaient rassemblées à Redon (Ille-et-Vilaine) en début de soirée, ce vendredi 18 juin, pour un « Teknival des musiques interdites », comme l’ont présenté les organisateurs, et un événement en hommage à Steve Maia Caniço, ce Nantais décédé lors de la Fête de la musique 2019. L’événement avait été interdit par la préfecture d’Ille-et-Vilaine
Alors que les fêtards voulaient se réunir sur l’hippodrome de Redon, plusieurs centaines de gendarmes les y attendaient, pour empêcher toute installation de système son. Vers 00 h, des échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et le public. Les affrontements ont duré une bonne partie de la nuit. Ce matin, le calme est revenu et un millier de personnes est encore sur place. Selon la gendarmerie, six personnes auraient été interpellées, et du matériel aurait été saisi. Cinq personnes sont actuellement en garde à vue.
Depuis près de 6H, de violents affrontements en cours : Les participants résistent aux nombreux assauts des gendarmes qui font pour l’instant demi-tour. #Redon pic.twitter.com/XBxzFUQg7Q— Remy Buisine (@RemyBuisine) June 19, 2021
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Sept heures d’affrontements
Les heurts de la nuit ont été « d’une extrême violence », selon la préfet d’Ille-et-Vilaine, Emmanuel Berthier, qui évoque « près de sept heures » d’affrontements, à coups de cocktail molotov et boules de pétanque d’un côté, contre gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement utilisées par les gendarmes.
A #redon, le préfet d’#Ille-et-Vilaine fait état d’affrontements très violents cette nuit lors de la tentative de free-party. pic.twitter.com/6iyS0vZT83— Ouest-France 35 (@ouestfrance35) June 19, 2021
Ce samedi matin, le bilan est lourd : cinq gendarmes blessés, dont deux transportés à l’hôpital de Redon, et deux teufeurs blessés, dont un jeune homme de 22 ans qui a perdu sa main. Une enquête a été ouverte, pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.
Le préfet d’#Ille-et-Vilaine annonce 5 blessés chez les gendarmes et 2 chez les teufeurs dont un qui a perdu une main #redon pic.twitter.com/xrjNyVXIMb— Ouest-France 35 (@ouestfrance35) June 19, 2021
« Des pluies de lacrymos et de grenades se sont abattues sur une foule qui ne désirait que faire la fête », dénoncent de leur côté les organisateurs de la rave party, dans un communiqué.
Le son tout de même lancé ce samedi matin
Selon les autorités « le calme est revenu » dans la matinée. Mais, près d’« un millier de personnes », serait encore sur place cet après-midi.
Malgré l’important dispositif de gendarmerie, les fêtards avaient réussi à installer un système son et lançaient de la musique techno. Vers 12 h, les autorités locales attendaient encore les consignes du ministère de l’Intérieur, s’agissant de l’évacuation des lieux.
Philippe Duchêne, maire de #redon, raconte son arrivée sur le site de la rave-party dans la nuit de vendredi à samedi pic.twitter.com/Ik2rkbJSpK— Ouest-France 35 (@ouestfrance35) June 19, 2021
« Ils étaient là pour en découdre »
« Ils n’étaient pas là pour faire la fête, ils étaient là pour en découdre », a déclaré le maire de Redon Pascal Duchêne, lors d’une prise de parole. « Les forces de l’ordre sont toujours présentes », indique l’édile.
« Si nous n’avions rien fait, ils auraient été plus nombreux à se rassembler. La rumeur annonçait la tenue d’un teknival, soit entre 5000 et 10 000 personnes », a précisé de son côté le colonel Sébastien Jaudon.
Cinq personnes en garde à vue
Le procureur de Rennes a dans le courant de l’après-midi précisé que cinq personnes avaient été placées en garde à vue.
Par ailleurs, trois enquêtes ont été lancées. La première pour « blessures involontaires avec ITT supérieure à trois mois ». Après qu’un jeune homme de 22 ans a perdu sa main, arrachée, dans les échauffourées avec les forces de l’ordre. L’enquête doit permettre « de déterminer les circonstances exactes et l’origine de ces blessures, et sur cette base, d’éventuelles responsabilités pénales ».
Une seconde enquête « relative aux violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique (gendarmes) », a été ouverte. Cinq hommes, nés en 2001, 2002, 1999, 1998 et 1984, et « sans antécédents judiciaires à l’exception du dernier », sont actuellement en garde à vue. Enfin, une enquête sur l’organisation de la free party est menée, comme la précédente, par la brigade de recherches de Redon.
Ouest-France