Quatre mois de prison ferme pour des insultes aux gendarmes
Justice – Tribunal
L’homme compte déjà onze condamnations pour rébellion et insultes. Une de plus, donc…/M. Cherchari
Les temps sont à la rébellion. Récemment, un détenu s’en était pris à une gardienne en s’exhibant devant elle ; vendredi, ce sont deux hommes un peu pris d’alcool qui, à Sainte-Livrade, se «chicaillaient» fortement entre compagnons de beuverie. Les riverains, agacés, alertèrent la gendarmerie qui fit diligence et vint, comme chez Georges Brassens à Brive-la-Gaillarde, tenter d’interrompre l’échauffourée. L’un des protagonistes, à la vue des képis, se calma immédiatement, mais l’autre, que le moindre costume bleu irrite, cracha allègrement sur la maréchaussée, l’insulta, l’injuria et la qualifia de tous les noms d’oiseau que son vocabulaire pouvait égrainer. Les gendarmes s’emparèrent donc de lui, mais il n’apprécia pas. Il se révolta à tel point que les hommes de loi furent obligés de le coucher dans leur véhicule, menottes dans le dos. Au poste, il récidiva et en rajouta, multipliant les insultes.
Coutumier des faits
L’homme est coutumier des faits car il cumule un assez beau palmarès de onze condamnations pour la même attitude : rébellion et insulte. Pourtant, jugé hier dans le cadre de la comparaison immédiate, il répondit au président Pilling avec beaucoup de modération, accusant même au passage les gendarmes de l’avoir agressé ; personne ne fut dupe, surtout pas le parquet qui réclama six mois ferme et la révocation d’un sursis de trois mois. Me De Behr plaida avec beaucoup d’émotion un dossier qui semblait pourtant mal parti ; il faut croire qu’elle convainquit le tribunal qui condamna l’insulteur à deux mois de prison ferme et révocation de deux mois de sursis. Quatre mois au total contre neuf requis. Le prévenu, qui n’avait pas bien compris ce qui lui arrivait, remercia quand même le tribunal. Ce qui n’est pas commun quand on est condamné.