Le projet « Alice », par exemple, mené en collaboration avec l’université de Cergy-Pontoise, permet d’extraire très rapidement des images liées à la pédopornographie, quel que soit le sujet et le volume d’images à explorer. Un autre projet de « patrouilleur cyber automatisé » (dit « gendscrapper ») permet de capturer des traces numériques notamment sur le darknet, lieu de prédilection, entre autres, des jihadistes.
Ces projets, dont la plupart devraient être opérationnels dès cette année, se veulent « disruptifs » et au service de la sécurité et la protection des citoyens, a expliqué le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, lors d’une réunion du conseil scientifique de la gendarmerie à Paris.
Les scientifiques de la gendarmerie mettent également au point un système baptisé « gendbones ». Il permet l’analyse ADN des ossements en un temps record. Utilisé notamment dans la reconnaissance des restes humains après un crash aérien, ce système « permet aux familles de très vite pouvoir commencer leur travail de deuil« , assurent les scientifiques. Les Américains, par exemple, travaillent encore à la reconnaissance du moindre reste humain retrouvé sous les décombres du World Trade Center à New York.
Autres innovations, l’utilisation d’ADN non humain (animaux, végétaux) qui aurait été au contact d’un suspect, ou le relevé de son empreinte olfactive (« l’odeur de son ADN« ), autant de preuves pour le technicien en identification criminelle de sa présence sur le lieu d’un crime. Face à « l’instinct criminel et frauduleux aussi vieux que l’humanité« , il faut être « de plus en plus pertinent« , a expliqué Jean-Yves Daniel, astrophysicien et directeur scientifique de la gendarmerie. Mais pour lui, il vaut mieux parler de « robotique cognitive » plutôt que d’ »intelligence artificielle« , car les machines ne peuvent, par essence, être « intelligentes » comme le sont les humains.