Procès reporté pour « l’escroc des stars », le fondateur du GIGN et un ex-secrétaire d’État
Rendus célèbres par des arnaques visant des stars du cinéma, Christophe Rocancourt est poursuivi dans une affaire de corruption aux côtés du fondateur du GIGN, Christian Prouteau et de l’ex-secrétaire d’État socialiste, Kofi Yamgnane. Leur procès qui devait se tenir à partir de ce lundi 31 mai à Paris a été reporté.
Le procès de l’escroc des stars Christophe Rocancourt, qui doit être jugé à Paris dans une affaire de corruption aux côtés du fondateur du GIGN Christian Prouteau et de l’ex-secrétaire d’État socialiste Kofi Yamgnane, a de nouveau été reporté ce lundi 31 mai.
L’audience, qui devait se tenir jusqu’au 3 juin après un premier faux départ en 2020 lié à la crise sanitaire, a été reportée à la demande de l’avocat de l’un des prévenus, Me Thierry Herzog, retenu au procès Bygmalion où il défend l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Un procès attendu « au premier semestre 2022 »
Le tribunal correctionnel a non seulement accepté ce renvoi mais envisage désormais de juger les 6 prévenus de ce dossier en même temps que les affaires qui en ont découlé : celle des fuites de l’enquête, qui a entraîné en 2015 la chute du patron de la police judiciaire Bernard Petit, et le scandale de corruption au sein de l’Anas, l’association qui gère les œuvres sociales de la police.
Ces volets connexes avaient été disjoints en 2018 pour poursuivre des investigations, finalement non concluantes : le parquet a donc redemandé fin mars le renvoi en correctionnelle des 13 autres personnes mises en examen.
Une audience doit se tenir le 2 novembre pour faire le point sur la jonction des deux procédures, le tribunal souhaitant pouvoir juger l’ensemble au premier semestre 2022.
Deux Marocaines sans-papiers régularisées contre paiement
Dans le volet initial, Christophe Rocancourt, loin de ses arnaques d’autrefois à plusieurs centaines de milliers d’euros, est notamment accusé d’avoir tenté, contre paiement, de faire régulariser deux Marocaines sans-papiers avec l’aide de l’ancien patron du GIGN et de l’ex-secrétaire d’État.
Christophe Rocancourt doit être jugé pour escroquerie, trafic d’influence, exercice illégal de la profession de banquier et « blanchiment de fraude fiscale », aux côtés également de sa compagne, d’un notaire et de son ancien avocat, Me Marcel Ceccaldi.
Âgé de 77 ans, le commandant Christian Prouteau, qui a fondé le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) mais aussi le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), et Kofi Yamgnane, 75 ans, doivent être jugés pour trafic d’influence.
La « PJ » parisienne éclaboussée
C’est en s’intéressant au gendarme, également poursuivi pour travail dissimulé comme consultant en sécurité, que les investigations avaient, par ricochet, mis en lumière l’un des plus grands scandales de la PJ parisienne.
Les enquêteurs avaient en effet découvert que Christian Prouteau avait bénéficié d’informations sur l’affaire avant même sa garde-à-vue, grâce à de bons tuyaux venus du 36, le célèbre siège de la PJ sur le quai des Orfèvres.
L’enquête avait aussi mis au jour un possible système de corruption autour de Joaquin Masanet, influent président de l’Anas.Procès reporté pour « l’escroc des stars », le fondateur du GIGN et un ex-secrétaire d’État