Procès hors norme à Saint-Étienne : 26 Albanais et Kosovars jugés pour 196 cambriolages en Auvergne-Rhône-Alpes
19 Albanais et 7 Kosovars vont passer 15 jours devant le tribunal de Saint-Etienne. Ils sont jugés pour des vols de bijoux dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est un procès fleuve qui se tient depuis ce lundi matin 7 janvier au tribunal correctionnel de Saint-Étienne (Loire). Un procès qui doit durer deux semaines. En tout 196 cambriolages vont être examinés jusqu’au 18 janvier. 26 prévenus (des hommes de 25 à 45 ans) sont poursuivis pour ces vols qui ont eu lieu entre 2015 et le 10 novembre 2017, date du démantèlement du réseau.
Une soixantaine de personnes se sont constituées parties civiles. Une quinzaine de particuliers victimes étaient présents à l’audience lundi matin. Parmi eux, Yves, de Bourgoin-Jallieu, qui parle d’un « traumatisme » pour ce vol en septembre 2017 : « il faut appuyer la justice en étant présent à l’audience. Il y a toute une organisation derrière ces vols puisqu’ils convoyaient les bijoux vers l’étranger. Ça parait incontrôlable. » Jean-Claude a lui était cambriolé par ce gang en septembre 2016, à Veauche (Loire) : « ce sont des gens qui viennent des pays plus pauvres mais qui font partie de groupes organisés. C’est clairement pas des actions individuelles. »
Des bijoux partiellement écoulés en Belgique
Une amicale des Albanais, un local associatif situé dans le centre de Firminy (Loire), servait de camp de base aux prévenus. Les images des quelque 700 bijoux retrouvés ont été réunies sur un site internet et devraient être diffusées dans une des salles du tribunal correctionnel.
L’avocat de cinq prévenus récuse l’adjectif hors norme pour ce procès. « C’est loin d’être les membres d’une mafia ou d’une organisation élaborée », insiste Maître André Buffard. « Ce sont des gens qui opèrent des vols de manière artisanale, avec un tournevis. Et surtout sans aucune violence, quand les maisons sont vides », précise l’avocat. Le produit des vols, dont une partie a été écoulée en Belgique, pourrait s’élever à 1,5 million d’euros.
En avril 2017, une cellule d’enquête avait été mise en place sous l’égide de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), avec les enquêteurs de la section de recherches de Lyon, le GIR Rhône-Alpes, le groupement de la Loire, pour démanteler ce réseau.