Prades : le projet de nouvelle gendarmerie pourrait donner lieu à expropriation
La commune s’est portée acquéreur des terrains. Si un accord amiable n’est pas trouvé avec les propriétaires, une procédure de Déclaration d’utilité publique sera déclenchée.
Le dossier est encore loin d’être bouclé. Mais les choses se précisent. Lors du dernier conseil municipal, qui s’est tenu lundi soir, le maire a obtenu mandat pour »initier une procédure de DUP (Déclaration d’utilité publique) » portant sur une « mise en compatibilité du PLU (Plan local d’urbanisme) » dans le cadre du projet de construction d’une nouvelle gendarmerie. Inaugurés par Guy Malé en 1986, les actuels locaux occupés par la maréchaussée sont devenus aujourd’hui totalement obsolètes. Au dire des militaires trop « enclavés ». Et par conséquent jugés « inappropriés » pour pouvoir être en mesure de répondre, avec le maximum d’efficacité, aux missions qui leur sont dévolues. Notamment dans la perspective d’interventions urgentes.
Principal grief avancé : l’éloignement de la RN116, véritable cordon ombilical entre le Conflent et les hauts cantons. Le colonel de gendarmerie, commandant le groupement des P.-O., s’était donc rapproché de Jean Castex pour dénicher le terrain idoine. « Son souhait était de trouver un espace suffisamment vaste pour implanter, en un même lieu, le siège de la compagnie de Prades, celui de la communauté de brigades, celui de la brigade de Prades, de la brigade recherche (BR) et le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) actuellement basé à Vinça, indique le maire. Pour la commune, il s’agit là d’un regroupement de force intéressant ».
La maîtrise d’ouvrage confiée à Office 66
Le choix s’est donc finalement porté sur une zone, adossée au stratégique rond-point dit de Gibraltar et à la route d’Eus. D’une superficie de 13 000 m2, ce terrain agricole remplit toutes les conditions requises. Dès lors, évidemment, qu’il aura été mis en conformité avec nouveau PLU. « Dans ce dossier, nous faisons l’apport du terrain, détaille Jean Castex. Nous n’avons pas souhaité être maître d’ouvrage. Nous avons demandé, assez fermement, que ce soit ‘Office 66’ qui s’en charge. Comme cela a d’ailleurs été fait pour les gendarmeries du Soler, de Pollestres et de Vernet-les- Bains. Nous avons, en revanche, tenu à faire une opération globale avec l’Etat. C’est-à-dire qu’au terme de l’accord, nous récupérons le terrain d’emprise de l’actuelle gendarmerie pour étendre le parking du stade Clément-Padrixe. ‘Office 66’ récupère pour sa part la gestion des logements laissés vacants sous la forme d’accessions à la propriété« .
Les négociations coincent sur les prix
Après estimation des terrains par le service des Domaines, contact a été pris avec les propriétaires. Mais les négociations n’ont, à ce jour, toujours pas abouti. On coince de part et d’autre sur le prix.
La commune ne souhaitant pas acquérir le terrain au-delà de 6 € le m2. « S’il s’agit de respecter les propriétaires privés, il n’est pas question, non plus, de léser les contribuables, martèle Jean Castex. Je ne désespère pas arriver à un accord. Sinon, nous serons alors contraints d’engager une procédure administrative de déclaration d’utilité publique ». Avec toutes les conséquences que cela induit. Susceptibles d’aller jusqu’à la mise en œuvre de mesures d’expropriations.
A l’heure du vote, le conseil municipal a majoritairement donné son blanc-seing au maire pour qu’il instruise le dossier. A l’exception, néanmoins, de Jean-Pierre Normand qui s’est prononcé contre et de Jean-Claude Charlet et Paule Nouvel qui se sont abstenus.
Au chapitre des petites phrases qui ont émaillé cette soirée, somme toute et comme à l’accoutumée des plus paisible, la palme revient indiscutablement au maire. Qui dans un de ces grands élans lyriques dont il a le secret gratifia l’assistance d’un : « Ne sommes-nous pas là pour gérer les bons arbitrages contre les moindres inconvénients » ?
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