Police ou gendarmerie pour Vierzon, quel est votre choix ?
Après le relèvement du seuil de 20.000 à 50.000 habitants pour qu’une ville passe en zone gendarmerie, avec la baisse des effectifs de la police vierzonnaise et le mauvais état du commissariat, ce sont les syndicats de policiers eux-mêmes qui évoquent cette crainte de voir Vierzon en zone gendarmerie. La presse locale de ce mercredi 6 décembre 2017 relaie ce doute ? Alors différence d’efficacité ? Orgueil mal placé ? La presse locale l’exprime très bien : « Une telle mobilisation laisse aussi entrevoir un autre aspect, hautement symbolique celui-ci, la question du maintien des commissariats, dont les fermetures sont parfois vécues par les villes concernées comme le signe d’un déclassement au rang de village. » Et vous, qu’en pensez-vous ? Police ou gendarmerie à Vierzon ?
Inquiétudes sur la baisse des effectifs de police : Vierzon va-t-elle passer en zone gendarmerie ?
Publié le 06/12/2017
Les craintes autour de l’avenir du commissariat ne datent pas d’hier. Cependant, face au risque de perdre des effectifs (*), la mobilisation inédite de l’ensemble des syndicats de police et de tous les parlementaires marque l’ampleur de l’inquiétude et relance l’hypothèse d’un basculement de Vierzon en zone gendarmerie.
Quatre policiers pourraient quitter le commissariat de Vierzon
De 70 agents en 2013, le commissariat n’en compte plus que 67, dont 52 sur le terrain. Ou plutôt 50, car deux postes n’ont jamais été ouverts. Un poste d’officier de police judiciaire (OPJ) n’a, quant à lui, jamais été occupé, faute de candidats.
Un projet pas d’actualité
Dans un courrier adressé au maire de Vierzon le 11 septembre dernier, le cabinet du ministre de l’Intérieur indique qu’au 31 juillet 2017, ils étaient « 67, policiers et adjoints de sécurité, dont 50 fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application, plaçant la circonscription de sécurité publique (CSP) de Vierzon légèrement en deçà de la moyenne des CSP équivalentes, en matière d’effectifs et de délinquance ».
Effectifs de police à Vierzon, les parlementaires se mobilisent
Ce document indique, par ailleurs, que « les trois départs prévus au 31 janvier 2018 seraient compensés par trois arrivées, dont un OPJ ».
Seuil de 50.000 habitants
Les syndicats s’inquiéteraient-ils donc pour rien ? L’idée d’un passage en zone gendarmerie a été catégoriquement repoussée par la préfère du Cher, Catherine Ferrier, le 21 septembre, lors de la création du Groupement local de traitement de la délinquance.
Face aux violences, un groupe de traitement de la délinquance créé à Vierzon
S’il venait à être confirmé, le manque d’effectif sur le terrain mettrait à mal l’organisation actuelle, qui permet des roulements de trois brigades de jour et une de nuit. La question du maintien d’une brigade anticriminalité (Bac), avec des policiers de niveau 2, serait, également, posée.
Des locaux vétustes
En mauvais état depuis longtemps, le commissariat de police et la caserne de gendarmerie, qui abrite la compagnie de l’arrondissement de Vierzon, nécessitent tous les deux des travaux urgents de rénovation ou un relogement. Le projet de nouveau commissariat est à l’étude, selon la préfète du Cher. Quant à la gendarmerie, la rénovation envisagée en 2015 n’est pas encore programmée, selon le sous-préfet.
Les policiers s’inquiètent, par ailleurs, d’un récent rapport de la Cour des comptes, qui préconise d’élever de 20.000 à 50.000 habitants le seuil des zones de compétence de la police nationale. Avec 27.000 habitants, Vierzon basculerait, de fait, en zone gendarmerie.
Une seule arrivée pour quatre départs en septembre au commissariat de Vierzon
« Ce n’est pas acceptable, il faut donner des moyens et de bonnes conditions de travail aux policiers », expriment d’une même voix la députée MoDem LREM Nadia Essayan et le sénateur LR Rémy Pointereau. Avec les trois autres parlementaires du Cher, ils ont sollicité une rencontre avec le ministre de l’Intérieur.
Une telle mobilisation laisse aussi entrevoir un autre aspect, hautement symbolique celui-ci, la question du maintien des commissariats, dont les fermetures sont parfois vécues par les villes concernées comme le signe d’un déclassement au rang de village.
Depuis 2009, les deux forces de l’ordre dépendent de la place Beauvau, chacune ayant ses statuts et spécificités, pour mener à bien la même mission : le maintien de l’ordre et la sécurité des personnes et des biens.
(*) Jeudi 7 décembre, une commission administrative paritaire doit statuer sur quatre demandes de mutations. Les policiers prévoient de se mobiliser pour assurer des remplacements.
À savoir
Police. Elle intervient en zone urbaine. Le commissariat est ouvert 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour sa mission première de police secours. Le mode d’organisation des policiers, fonctionnaires assermentés, et leurs spécialisations, comme la brigade anti-criminalité (Bac), permettent de répondre à tous types d’interventions. Ils défendent le fait de bien connaître la ville et ses particularités en matière de délinquance. Ils sont concentrés sur un territoire dense où la délinquance est plus importante. n
Gendarmerie. Elle intervient en zone rurale. Les gendarmes sont des militaires, la plupart étant généralistes. Ils disposent d’un peloton de surveillance et d’intervention (le Psig), équivalent de la Bac, et mènent aussi des enquêtes (brigade de recherches en particulier). Grâce aux effectifs des brigades implantées dans tout le département, leur force est de pouvoir réunir rapidement un grand nombre de gendarmes, si besoin.
Véronique Pétreau