Il savait qu’il serait condamné. Et même lourdement. Mais Diego Balieiro Vilhena, 26 ans le 31 décembre, a obtenu ce qu’il espérait : passer Noël en famille. Mercredi, le tribunal de Cayenne l’a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour des violences et un tir sur les gendarmes, commis vendredi dernier à Kourou. Mais les juges n’ont pas prononcé de mandat de dépôt.

Vendredi dernier, vers 21 heures, les forces de l’ordre ont voulu contrôler son scooter, stationné devant chez lui, rue Edjide-Duchesne, au Bourg. L’engin n’a pas de plaque d’immatriculation. Quatre ou cinq jeunes leur font face. Quand un gendarme prend les clefs du scooter, Diego Balieiro Vilhena lui arrache son gilet pare-balles. Il va chercher un fusil et tire. Des plombs touchent la voiture de la maréchaussée. En tentant de leur échapper, les gendarmes retournent leur voiture et doivent en sortir en cassant le pare-brise. Le tireur se rendra peu après (lire notre précédente édition).

Pour son avocat, Akim El Allaoui, « on a affaire à quelqu’un qui a pété les plombs. Il est ambulancier, diplômé, parfaitement inséré. Il a une vie de famille. Il se retrouve pour la première fois dans une affaire grave. Il y a eu un phénomène de groupe. Ils avaient fumé, ils étaient en train de jouer aux dominos. Il est blessé ; il y a cette histoire de scooter et il le prend mal. Je n’oublie pas la gravité de ce qu’il a fait et il aura l’occasion d’y penser tous les soirs où il lui sera interdit de sortir. Mais va-ton le juger comme quelqu’un qui est dangereux et qui le restera ? Ou comme quelqu’un qui a pété les plombs ? » En ne l’envoyant pas en prison, les juges ont en partie suivi l’avocat. Le parquet avait demandé quatre ans de prison. Diego Balieiro Vilhena saura en janvier si sa peine est aménagée.